mercredi 11 janvier 2012

voyage en Corée

Bonjour à tous,
Voilà longtemps que je n’avais pas ajouté d’article à ce blog mais il est vrai que lorsque vous connaissez déjà un endroit, il est plus difficile d’avoir un regard extérieur. Et comme je vais le plus souvent dans des lieux où je suis déjà allée, en particulier quand il s’agit de la Chine, je dois avouer que j’ai un peu moins d’inspiration.


En ce moment, je suis en train de faire une tournée en Asie : Chine, Corée et Japon. En raison de mon absence de dernière minute (pensées pour ma mère...), Marie-Odile, notre nouvelle directrice des relations internationales, a dû s’occuper toute seule de la sélection des candidats pékinois pour notre Ecole. Je ne l’ai rejointe qu’à Shanghai. Là, outre les rendez-vous professionnels, nous avons eu le temps d’aller faire un petit tour au Yu Garden, échantillon de l’ancienne Chine reconstitué très artificiellement pour les touristes, ainsi qu’au « fake market » (= lieu où l’on trouve toutes les marques de luxe piratées). Regardez le bôôô manteau que je me suis acheté (il n’est pas fake du tout, c’est une marque chinoise !!!).



Nous avons aussi emprunté la célèbre Nanjing Lu (rue de Nankin).


Regardez cette profusion de lampions rouges, et surtout de dragons, puisque la semaine prochaine, ce sera le Nouvel An chinois : 2012 sera celui du Dragon.



Aujourd’hui, nous nous trouvons en Corée (euh… du sud, au cas où vous ne vous en seriez pas douté). Plus exactement, nous sommes à Gwangju, ville d’1,4 million d’habitants au sud du pays. Première impression : il fait froid, très froid ! En revanche, l’accueil des Coréens est extraordinairement chaleureux. Je n’étais jamais venue en Corée, mais j’ai rencontré ici les gens les plus gentils que j’aie jamais vus (avec les Thaïlandais, peut-être).

Nous sommes arrivées à l’aéroport en début d’après-midi, mardi. Nos rendez-vous professionnels ne débutaient que mercredi matin, mais nous avons tout de même été accueillies par 2 personnes des Relations Internationales de l’université. Ils nous ont déposées à l’hôtel pour quelques minutes et nous sommes reparties pour visiter la ville en leur compagnie.

Tout d’abord, nous avons visité le mémorial du soulèvement du 18 mai 1980. Très honnêtement, je dois avouer que j’ai un peu honte : cette année-là, j’avais pourtant 20 ans. J’étais en pleine possession de ma conscience citoyenne, non ? Et pourtant, je n’ai rien su, rien vu, rien retenu de cette espèce de révolution qui a transformé une dictature en démocratie, à coups de suicides par immolation, de tirs sur la foule, de violences policières, ... Pourtant, de nombreuses photos illustrent ces événements historiques : nous en avons vu beaucoup.
Actuellement, ce lieu entretient la mémoire de ces événements à travers un grand nombre d’archives (livres, parutions, photos, vidéos, …) mais reçoit aussi (et conseille, si j’ai bien compris) les insurgés de tous les pays, en particulier, ces derniers temps, ceux du « Printemps arabe ».
Le Professeur Shin, notre hôte, nous a longuement expliqué ce qui s’était passé et c’était réellement poignant. Mon analyse (qui vaut ce qu’elle vaut…) : cet homme, qui n’a pas vécu cela en direct puisqu’il était à l’université aux USA à ce moment-là, semble ressentir une très grande culpabilité de ne pas avoir pu donner sa vie lui aussi, ou tout au moins de ne pas avoir pu participer à ces événements. Du coup, non seulement il nous a fait visiter ce mémorial (il a participé à la création de cet immense bâtiment et il en est l’un des actuels responsables), mais aussi celui qui existe à l’université. Et je ne parle pas du nombre d’allusions, directes ou indirectes, à ce fameux 18 mai…
Et puis… ce ne sont pas que des paroles : l’année dernière, le centre pour les étudiants étrangers a été déficitaire ; il en a renfloué les finances sur ses deniers personnels (les 2/3 de son salaire annuel !!!). Quand sa femme lui a reproché de donner autant d’argent, il lui a simplement répondu que si tant d’hommes avaient donné leur vie pour obtenir des conditions de vie décentes, donner une part de ses revenus était un bien piètre sacrifice !

Bref ! Plus léger :
Ensuite, nous sommes allés visiter un quartier qui fait voisiner les maisons traditionnelles et les constructions plus modernes. C’est magnifique ! Suivent quelques photos d'une maison traditionnelle. Une grande cour principale et plusieurs petites maisons en bois, surélevées sur de courts pilotis, des portes en papier, coulissantes. Il n’y fait pas froid puisqu’un système de chauffage par le sol réchauffe les appartements. Voici la cheminée qui ressort à quelques mètres des maisons.


Bien sûr, vous laissez vos chaussures à l’entrée.







Un bref passage dans un marché traditionnel : vous aimez le chou ???


Et le kimchi (chou fermenté) ?


Et le poisson pourri ?


Et le piment ???


Et les larves ???


Et le poisson pas frais ???


Et la tête de cochon ???


Et n’oubliez pas de laisser votre éléphant dehors ! Euh… franchement, on s’est demandé ce que signifiait ce panneau.


Vers 18h, dîner dans un petit restaurant végétarien : un grand buffet avec tout un tas de mets variés.

Retour à la chambre vers 20h mais… j’étais épuisée : je n’avais quasiment pas dormi de la nuit précédente, décalage horaire oblige, et en plus, vu mon départ en catastrophe, j’avais oublié mes cachets de mélatonine !!! Zut !

Le lendemain, nous avons eu plusieurs rendez-vous à l’université avec des gens charmants et très intéressants. Intéressés aussi par notre école et ce que nous avions à proposer. Regardez le style de la réunion de l’après-midi avec les professeurs du département de « food science » : table basse, grands fauteuils confortables, grosse part de gâteau, tasse de thé vert…


Pr Shin, Marie-Odile et moi


Heejin, l'une des collaboratrices du Pr Shin, et moi


L'université Chonnam National University




Et le soir, un vrai bon repas dans un restaurant traditionnel. Là, vous ne voyez qu'une minuscule partie du repas qui devait bien compter une bonne trentaine de plats différents. Pour 5 personnes...

Vous voyez ce qui ressemble à des sashimi (morceau de poisson cru) ? J'ai bien cru que j'allais tout recracher... Un goût d'amoniaque... on aurait dit qu'on mangeait de la teinture pour les cheveux... Beurk !!!

La salle de restaurant est en fait constituée de petits salons privés, en bois, montés sur pilotis. Il faut aussi se déchausser à l’entrée. Flûte, je ne savais pas qu’il fallait enlever sa chaussure et poser son pied directement sur l’espèce de trottoir qui borde le salon. J’ai bêtement posé le mien sur la moquette au sol. Pr Shin m’a gentiment expliqué que ce n’était pas très hygiénique… Ensuite, on s’assoit en tailleur autour d’une table basse. Heureusement, nous étions en tailleur pantalon. Pour moi, ç’a été assez facile car je suis plutôt souple (physiquement je veux dire, pour ceux que cette phrase aurait fait rire...). Mais Marie-Odile n’était pas très à son aise : elle a passé tout le repas à essayer de trouver la position la moins inconfortable possible, à défaut de trouver la plus confortable !

Le Pr Shin, qui est vraiment un homme incroyable, nous a expliqué dès la première minute à table qu’il pratiquait un genre de yoga très personnel depuis longtemps et qu’en particulier, il faisait des équilibres sur la tête, qu’il tenait pendant de longues minutes ? Et il a voulu nous faire une démonstration. Vous le croyez, ça ? Du coup, on a parlé de yoga, que personnellement,je pratique depuis 4 ans. Il fallait bien que nous aussi, on fasse une démonstration, non ? Alors, j’ai aussi montré un équilibre (non, vous ne verrez pas la photo !!!). Evidemment, le Pr Shin a voulu essayer lui aussi. C’était une scène quasiment surréaliste, à la fois d’une grande drôlerie, mais vraiment sans moquerie aucune, en toute simplicité et gentillesse.




L'une des chances que l'on a dans ce métier des relations internationales, c'est d'avoir l'opportunité de rencontrer des gens qui sont tellement loin de nos cultures qu'ils nous paraissent bien "spéciaux" ! En tout cas, j'ai beaucoup de chance d'avoir rencontré le Pr Shin. D'autant plus qu'il sera à la retraite à l'automne...

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