Après Mérina Sar, nous sommes rentrés à Thiès pour retrouver Charlotte qui devait tout de même travailler un peu... Puis le soir, nous sommes allés manger dans un restaurant "exotique" au vrai sens du terme. Les étudiants étaient contents car ils n'avaient pas mangé français depuis de longues semaines !
Nuit à l'hôtel pour moi, tous les autres chez Charlotte, et départ le lendemain matin pour nous rendre à Meckhé où Florent faisait son stage.
J'ai vu là un autre Sénégal, bien différent de celui de Casamance ou de Mérina Sar : des gens instruits, avec des méthodes de travail n'ayant rien à envier aux nôtres si ce n'est dans les détails pratiques. Voici par exemple le tableau que Florent a imaginé pour essayer de trouver les meilleurs moments pour organiser des réunions avec le maximum de présents. Dans toutes les entreprises du monde, c'est le même problème !!! Chacun doit écrire sur le tableau noir où il se trouve et à quelle date. La difficulté étant de faire vivre un tel outil, n'est-ce pas ??? C'est la version ancienne de nos Doodles...
Nous avons ensuite visité les plantations de papayes faites par l'organisation
et participé à une réunion entre les différents partenaires.
Voici la citerne qui a été construite récemment.
Cette curieuse fleur rouge, le bissap, se fait sécher puis on en fait des infusions que l'on sucre abondamment et qui donne un genre de sirop qui fait un peu penser à un jus de cassis. Délicieux !
Ensuite, nous avons partagé un bon repas, tous assis sur une natte, autour de ce magnifique plat. Une autre différence : nous avons mangé avec des cuillères !
Le soir, nous sommes allés à Saly, tout à côté de M'Bour. Voilà encore un autre Sénégal bien différent. Ce village se trouve dans la partie très touristique du Sénégal. Là, de beaux hôtels, des tas de touristes blancs, Français pour la plupart, d'un certain âge. En fait, beaucoup de retraités s'installent là pour les quelques mois d'hiver, dans ce pays où il fait chaud pendant que la France est sous le froid et la neige.
Là, je n'ai pas fait beaucoup de photos. Il s'agit juste d'un endroit touristique... Voilà juste l'hôtel où j'étais :
Une fleur de frangipannier. Ca sent bon !!!
Nous avons vu Charles, un de nos étudiants qui fait son stage dans ce village. Mais comme il fait plutôt une étude, il n'y avait rien à visiter. Nous avons dîné ensemble mais je suis rentrée me coucher assez tôt. J'ai volontairement laissé les étudiants entre eux, de manière à leur donner la possibilité de discuter entre eux, y compris de médire sur mon compte, ce qu'ils auront immanquablement fait... ;-)
Le lendemain, Charlotte et moi sommes allées visiter une ONG qui accueille des enfants orphelins, entre 0 et 1 an. Une centaine de petits bouts, groupés dans des salles regroupant 30 ou 40 d'entre eux. Ils vous regardent de leurs grands yeux et vous tendent leurs petits bras en espérant que vous allez les serrer contre vous. Mais c'est un déchirement de les prendre parce que dans un instant, il faudra les reposer par terre et vous allez susciter une fontaine de pleurs inextinguibles. Nous y allions pour trouver de nouveaux stages pour les étudiants de l'année prochaine. Cette ONG accueille des femmes -et 1 ou 2 messieurs- qui viennent passer quelques heures par jour à la Pouponnière pendant leurs séjours dans les beaux hôtels de la Petite Côte (Côte d'Azur locale), juste pour donner un peu d'amour à ces enfants. Ce qui est sûr, c'est que personnellement, je serais incapable de faire une telle chose; c'est vraiment poignant !
Je suis repartie l'après-midi vers Dakar pour prendre l'avion qui me ramènerait en France le soir-même.
Le chauffeur qui m'a accompagnée à Dakar m'a raconté sa vie : marié avec 2 femmes et je ne sais plus combien d'enfants... Quand il a appris que j'avais moi-même 2 enfants et pas de mari, il m'a gentiment proposé de l'épouser, parce que rester seule, ce n'est pas bon. Comme je lui ai répondu que j'avais mon travail en France, il m'a expliqué qu'il me laisserait libre, le cas échéant, de rester à Toulouse 6 mois par an et que je n'aurais qu'à venir au Sénégal les 6 autres mois de l'année. Et il entendait que je lui ramène mon salaire. En échange, il prendrait soin de moi.
Ce qui m'a frappée, c'était la façon d'envisager le mariage. Finalement, il s'agit d'un contrat d'entraide mutuelle. Tout le monde peut y trouver son compte, n'est-ce pas ? Mais même après réflexion, je crois que j'aime autant mon célibat !!!
Et voilà ! Un beau voyage qui m'a permis de découvrir un morceau d'Afrique.
Je serai "on the road again" à la mi-janvier. Je vais aux Etats-Unis. Je vous retrouverai donc très bientôt sur ce site.
En attendant, passez de Bonnes Fêtes !
Je souhaite à chacun d'entre vous le plus beau pour 2010 !
mardi 15 décembre 2009
Mérina Sar
Le jour suivant, nous sommes allés rendre visite à Marie-Laure et Charline qui se trouvaient dans un village un peu éloigné mais finalement assez facile d'accès puisqu'il y avait une vraie route pour y aller.
Elles nous ont accueillis coiffées et habillées comme les locaux. Bon, leur peau blanche, les yeux bleus et les cheveux blonds de Charline faisaient un peu tache, mais... elles étaient jolies comme tout !
Voyez comme elles étaient bien intégrées dans le village, elles ont été plébiscitées comme baby sitter !
Et Florent, l'un des étudiants de Purpan qui m'avait accompagnée, aussi !
Nous sommes allés faire un tour en charrette. Euh... ça secoue un peu !!!
Nous avons visité le village, son marché, son école, ...
l'un de ses baobabs... (l'un parmi des centaines d'autres, mais celui-là est vraiment immense !!!)
A notre retour, le marabout, chef du village, a insisté pour tuer un bélier en notre honneur. Voilà ce qu'il en est resté.
Charline et Marie-Laure nous ont montré les plantations qu'elles avaient faites. Mais ce n'est que le début !
Voilà le village, vu de l'extérieur, avec ses palissades en branches-qui-piquent.
Devinez ce que c'est ?! Il s'agit du dara, l'école coranique, dans laquelle les enfants vont apprendre le Coran.
Notre petit groupe
et les deux nouvelles Sénégalaises.
Avant de partir, nous sommes allés saluer le marabout qui nous a reçus dans sa maison. Au moment de nous donner sa bénédiction, il a dit que chacun devait prendre part à cette prière commune et qu'au fond, ce qui était important était que nous nous retrouvions dans le recueillement, quelles que soient nos croyances. Belle leçon de tolérance que l'on pourrait longuement méditer !
Elles nous ont accueillis coiffées et habillées comme les locaux. Bon, leur peau blanche, les yeux bleus et les cheveux blonds de Charline faisaient un peu tache, mais... elles étaient jolies comme tout !
Voyez comme elles étaient bien intégrées dans le village, elles ont été plébiscitées comme baby sitter !
Et Florent, l'un des étudiants de Purpan qui m'avait accompagnée, aussi !
Nous sommes allés faire un tour en charrette. Euh... ça secoue un peu !!!
Nous avons visité le village, son marché, son école, ...
l'un de ses baobabs... (l'un parmi des centaines d'autres, mais celui-là est vraiment immense !!!)
A notre retour, le marabout, chef du village, a insisté pour tuer un bélier en notre honneur. Voilà ce qu'il en est resté.
Charline et Marie-Laure nous ont montré les plantations qu'elles avaient faites. Mais ce n'est que le début !
Voilà le village, vu de l'extérieur, avec ses palissades en branches-qui-piquent.
Devinez ce que c'est ?! Il s'agit du dara, l'école coranique, dans laquelle les enfants vont apprendre le Coran.
Notre petit groupe
et les deux nouvelles Sénégalaises.
Avant de partir, nous sommes allés saluer le marabout qui nous a reçus dans sa maison. Au moment de nous donner sa bénédiction, il a dit que chacun devait prendre part à cette prière commune et qu'au fond, ce qui était important était que nous nous retrouvions dans le recueillement, quelles que soient nos croyances. Belle leçon de tolérance que l'on pourrait longuement méditer !
dimanche 6 décembre 2009
La Tabaski
Ce samedi-là, c'était la Tabaski, cette fête où toute famille musulmane se doit de tuer un mouton et de le partager sans oublier d'en garder une partie pour les plus pauvres. Chacun est vêtu de ses plus beaux atours.
Binako est une région peuplée par l'ethnie Mandingue; ses membres sont très religieux et plutôt stricts. Par exemple, à l'occasion de cette fête, contrairement à d'autres régions, il est interdit de chanter et de danser. Il faut simplement se rendre à la mosquée pour prier puis tuer le mouton et le manger ensemble.
La mosquée est trop petite pour faire entrer tout le monde. Les hommes sont à l'intérieur, les femmes dehors sur la véranda; les enfants, à l'extérieur, prient sur des nattes.
Beaucoup d'enfants demandent à ce que nous les prenions en photo.
Les enfants, mais aussi les adultes. Là, c'est Souko, l'une des femmes qui a participé au projet de Fabien et François et qui pose avec une (petite) partie de sa famille. Je lui ai demandé combien elle avait d'enfants, elle m'a répondu "Beaucoup !". Je me demande si elle sait vraiment combien, vu qu'il y a là, ensemble, quelques-uns de ses enfants, petits-enfants, neveux, cousins...
Après la cérémonie, nous rentrons chez Laurent pour attendre l'homme qui va venir tuer le mouton. Cela se passe dans le jardin, juste derrière mon dos, mais je ne veux pas regarder... A peine quelques minutes plus tard, une bonne demi-douzaine de vautours tourne au-dessus de nos têtes pour s'emparer des restes. Ils n'ont pas l'air d'avoir peur de nous et se posent dans le champ d'arachides à quelques mètres de nous.
Laurent fait le partage des morceaux du mouton mais nous devons attendre pour manger : il est le gendre du calife, et tout chef de famille a le devoir de nourrir tous ceux qui en font partie. Il faudra donc patienter jusqu'en fin d'après-midi pour qu'on nous apporte à manger (il en est ainsi 2 fois par jour, c'est la raison pour laquelle on mange toujours très tard : 15h et 21h, quand le calife fait apporter le plat de nourriture). François, Fabien et Charlotte sont trop affamés, ils vont chez leurs amis où ils savent qu'on leur offrira de quoi se rassasier. Moi, par politesse, je patiente mais... j'entends mon estomac crier famine !!!
Le samedi soir, c'est le dernier soir des garçons à Binako, puisque nous devons partir à 6h du matin le lendemain pour refaire les 4 h de piste vers Ziguinchor et atteindre le bateau qui nous ramènera à Dakar.
Nous faisons le tour du village pour dire au revoir à chacun et en particulier au calife. Je vous donne en mille ce qu'il m'offre... La corne du bélier qui a été sacrifié le matin-même ainsi qu'un outil de jardinage, une espèce de binette, forgée artisanalement. Je m'en servirai aux Oliviers, c'est sûr. Quant à la corne, elle trônera sur mon bureau à l'école !
Pour finir, il faut "faire les doigts". Vous ouvrez vos mains, paumes vers le ciel, devant vous et vous vous recueillez en baissant religieusement la tête. Le calife prononce des prières pour vous. Quand il se tait, vous passez vos mains sur votre visage, du haut vers le bas, comme si vous vouliez imprégner votre face de tous les bienfaits qu'il vous a promis.
Nous prenons le thé à la menthe dans la maison du calife et discutons avec ses fils et ses frères. Cette petite fille, sur la photo suivante, fait aussi partie de sa famille; elle est assise sur mes genoux mais n'ose faire aucun geste, elle est très intimidée !
Plus tard dans la soirée, les garçons ont organisé une présentation des photos qu'ils ont prises au cours de leur séjour à Binako. Ils installent leur ordinateur portable à l'unique magasin où il y a l'électricité et le public arrive. Malgré l'attente pour des raisons techniques, les villageois s'agglutinent et l'auditoire est émerveillé de se voir ou de voir le voisin sur l'écran de l'ordinateur. Des rires fusent, accompagnés de commentaires que nous ne comprenons pas mais que nous pouvons facilement imaginer.
Vers minuit, chacun se dit au revoir, en sachant qu'il s'agit très probablement d'un adieu sans retour.
Le lendemain, sur le chemin du retour, je prends quelques photos depuis la voiture.
A l'arrivée à Ziguinchor, nous devons patienter un peu pour prendre le bateau. Nous prenons un bon petit-déjeuner, assis sur le bord de la route, au bord de l'eau, dans ce qui doit être un chantier naval.
Binako est une région peuplée par l'ethnie Mandingue; ses membres sont très religieux et plutôt stricts. Par exemple, à l'occasion de cette fête, contrairement à d'autres régions, il est interdit de chanter et de danser. Il faut simplement se rendre à la mosquée pour prier puis tuer le mouton et le manger ensemble.
La mosquée est trop petite pour faire entrer tout le monde. Les hommes sont à l'intérieur, les femmes dehors sur la véranda; les enfants, à l'extérieur, prient sur des nattes.
Beaucoup d'enfants demandent à ce que nous les prenions en photo.
Les enfants, mais aussi les adultes. Là, c'est Souko, l'une des femmes qui a participé au projet de Fabien et François et qui pose avec une (petite) partie de sa famille. Je lui ai demandé combien elle avait d'enfants, elle m'a répondu "Beaucoup !". Je me demande si elle sait vraiment combien, vu qu'il y a là, ensemble, quelques-uns de ses enfants, petits-enfants, neveux, cousins...
Après la cérémonie, nous rentrons chez Laurent pour attendre l'homme qui va venir tuer le mouton. Cela se passe dans le jardin, juste derrière mon dos, mais je ne veux pas regarder... A peine quelques minutes plus tard, une bonne demi-douzaine de vautours tourne au-dessus de nos têtes pour s'emparer des restes. Ils n'ont pas l'air d'avoir peur de nous et se posent dans le champ d'arachides à quelques mètres de nous.
Laurent fait le partage des morceaux du mouton mais nous devons attendre pour manger : il est le gendre du calife, et tout chef de famille a le devoir de nourrir tous ceux qui en font partie. Il faudra donc patienter jusqu'en fin d'après-midi pour qu'on nous apporte à manger (il en est ainsi 2 fois par jour, c'est la raison pour laquelle on mange toujours très tard : 15h et 21h, quand le calife fait apporter le plat de nourriture). François, Fabien et Charlotte sont trop affamés, ils vont chez leurs amis où ils savent qu'on leur offrira de quoi se rassasier. Moi, par politesse, je patiente mais... j'entends mon estomac crier famine !!!
Le samedi soir, c'est le dernier soir des garçons à Binako, puisque nous devons partir à 6h du matin le lendemain pour refaire les 4 h de piste vers Ziguinchor et atteindre le bateau qui nous ramènera à Dakar.
Nous faisons le tour du village pour dire au revoir à chacun et en particulier au calife. Je vous donne en mille ce qu'il m'offre... La corne du bélier qui a été sacrifié le matin-même ainsi qu'un outil de jardinage, une espèce de binette, forgée artisanalement. Je m'en servirai aux Oliviers, c'est sûr. Quant à la corne, elle trônera sur mon bureau à l'école !
Pour finir, il faut "faire les doigts". Vous ouvrez vos mains, paumes vers le ciel, devant vous et vous vous recueillez en baissant religieusement la tête. Le calife prononce des prières pour vous. Quand il se tait, vous passez vos mains sur votre visage, du haut vers le bas, comme si vous vouliez imprégner votre face de tous les bienfaits qu'il vous a promis.
Nous prenons le thé à la menthe dans la maison du calife et discutons avec ses fils et ses frères. Cette petite fille, sur la photo suivante, fait aussi partie de sa famille; elle est assise sur mes genoux mais n'ose faire aucun geste, elle est très intimidée !
Plus tard dans la soirée, les garçons ont organisé une présentation des photos qu'ils ont prises au cours de leur séjour à Binako. Ils installent leur ordinateur portable à l'unique magasin où il y a l'électricité et le public arrive. Malgré l'attente pour des raisons techniques, les villageois s'agglutinent et l'auditoire est émerveillé de se voir ou de voir le voisin sur l'écran de l'ordinateur. Des rires fusent, accompagnés de commentaires que nous ne comprenons pas mais que nous pouvons facilement imaginer.
Vers minuit, chacun se dit au revoir, en sachant qu'il s'agit très probablement d'un adieu sans retour.
Le lendemain, sur le chemin du retour, je prends quelques photos depuis la voiture.
A l'arrivée à Ziguinchor, nous devons patienter un peu pour prendre le bateau. Nous prenons un bon petit-déjeuner, assis sur le bord de la route, au bord de l'eau, dans ce qui doit être un chantier naval.
Binako
Une fois le marché fait, nous avons pris la route, François conduisant le 4x4 de location. Au début, il s'agit d'une route à peu près bien goudronnée, même si elle est encombrée pêle-mêle de moutons, de cyclistes, de piétons, de deux-roues, de poulets, de voitures, de minibus... Mais petit à petit, les nids-de-poule deviennent plus nombreux jusqu'à ce qu'il n'y ait carrément plus d'asphalte. Juste de la terre battue formant des ornières, des creux, des bosses, des flaques... Bref, il faut 4 heures pour faire environ 100 kilomètres.
Nous arrivons vers 20h. Il fait nuit noire. Nous sommes accueillis par Laurent, le maître de stage de François et Fabien, nos étudiants qui font leur stage dans ce village. Laurent est un Toulousain (euh... blanc, donc !) qui s'est converti à l'islam et qui est marié avec la fille du calife. Nous discutons jusqu'à minuit puis Charlotte et moi allons nous coucher dans notre "chambre". Il s'agit d'une construction de parpaings, surmontée d'un toit de tôle. Une ampoule éclaire la pièce et 2 matelas sont posés à même le sol. Dehors, quelques tôles sont plantées verticalement dans le sol, formant un abri pour faire ses besoins.
Nous allumons une spirale insecticide, je me badigeonne de répulsif à moustique et je me calfeutre dans mon petit duvet. Mon angoisse, c'est d'attraper le paludisme... J'ai trop chaud mais il est hors de question que le moindre centimètre de peau dépasse ! Du coup, je ne dors que d'un oeil, attentive au plus léger vrombissement d'insecte. A 5 h du matin, je suis réveillée en sursaut : l'appel à la prière me sort brutalement de mes rêves !!! J'essaye de me rendormir mais la cohabitation avec les fourmis dans mon duvet m'agace un peu...
Voilà notre chambre (avec Laurent et Charlotte) :
La matinée s'écoule tranquillement. Laurent nous emmène saluer le calife. C'est un personnage important "descendant direct par le sang du prophète Mahomet". Je dois tenir un discours formel dans lequel je remercie les uns et les autres de manière très protocolaire. Petit problème : le calife parle un français approximatif et je ne comprends pas très bien ses questions. Heureusement, François fait l'interprète avant que je ne me ridiculise trop !
Puis Laurent nous fait faire un tour du village.
Une femme pile le riz pour le sortir de sa balle.
Charlotte s'y essaye aussi.
L'unique magasin du village.
Nous nous rendons ensuite sur les lieux où les étudiants ont installé leur jardin-école. Dans un coin, les femmes qui participent au projet ont improvisé une cuisine et sont en train de préparer un mafé et un thiéboudienne (euh... je ne vous garantis pas l'orthographe...).Ce sont les plats traditionnels qu'elles cuisinent avec les courses que François et Fabien leur ont offert à l'occasion de la fin de leur séjour au village.
Le village est au bord d'un bras de rivière qui se jette dans le fleuve Casamance. Vous pouvez voir qu'il n'y aucune végétation aux abords directs de la rivière. En effet, le déficit en pluies provoque une remontée des marées de l'océan, qui de ce fait, sale les terres. Le sol est recouvert d'une croûte de sel et empêche la pousse des végétaux.
Pour ce projet, 4 habitants du village (3 hommes et une femme) ont été choisis par Laurent pour mettre en place un jardin potager. Ils ont été formés par nos étudiants.
Chacun à son tour nous explique ce qu'il a appris et nous fait une démonstration. Puis vient le moment de la "remise de diplômes". François et Fabien ont préparé de beaux diplômes que je remets de la manière la plus protocolaire possible, pour valoriser leur performance. Ils semblent très heureux et je me sens aussi émue qu'eux.
Le travail de Fabien et de François est incroyable. Ils ont choisi un endroit, l'ont défriché et ont planté divers légumes, tout cela avec l'aide des villageois et villageoises qu'il a fallu convaincre (ce qui n'a pas été le plus facile...) : des oignons, des carottes, des pastèques, des courgettes, des aubergines, des tomates, ... poussent maintenant. Tous ces légumes devraient aider la population à mieux se nourrir et, si possible, à faire rentrer un peu d'argent dans la famille.
Ensuite, nous mangeons les plats que les femmes ont préparés. On pose les plats sur de grandes nattes à même le sol et chacun s'assoit par terre autour du plat. Pour manger, il faut prendre une petite quantité de riz, la rouler dans la sauce du bout des doigts, puis serrer le poing de manière à former une petite boule dans le creux de la paume que l'on fait glisser à nouveau au bout des doigts pour enfin la porter à la bouche. Evidemment, vous vous en doutez, on en a partout !!!
L'après-midi continue tranquillement. Il est l'heure d'arroser le jardin. Les femmes se relaient pour puiser l'eau au puits et arrosent les cultures.
Les enfants sont intrigués parce que je suis en train de prendre des notes sur mon carnet. Je leur dessine de petites choses et je leur tends mon crayon pour qu'ils en fassent autant. Mais aucun n'ose, jusqu'à ce qu'un garçon se jette à l'eau.
Puis nous allons jouer ensemble au ballon. Nous ne parlons pas la même langue, mais ce n'est pas important. Nous rions tous, essoufflés et heureux.
Nous arrivons vers 20h. Il fait nuit noire. Nous sommes accueillis par Laurent, le maître de stage de François et Fabien, nos étudiants qui font leur stage dans ce village. Laurent est un Toulousain (euh... blanc, donc !) qui s'est converti à l'islam et qui est marié avec la fille du calife. Nous discutons jusqu'à minuit puis Charlotte et moi allons nous coucher dans notre "chambre". Il s'agit d'une construction de parpaings, surmontée d'un toit de tôle. Une ampoule éclaire la pièce et 2 matelas sont posés à même le sol. Dehors, quelques tôles sont plantées verticalement dans le sol, formant un abri pour faire ses besoins.
Nous allumons une spirale insecticide, je me badigeonne de répulsif à moustique et je me calfeutre dans mon petit duvet. Mon angoisse, c'est d'attraper le paludisme... J'ai trop chaud mais il est hors de question que le moindre centimètre de peau dépasse ! Du coup, je ne dors que d'un oeil, attentive au plus léger vrombissement d'insecte. A 5 h du matin, je suis réveillée en sursaut : l'appel à la prière me sort brutalement de mes rêves !!! J'essaye de me rendormir mais la cohabitation avec les fourmis dans mon duvet m'agace un peu...
Voilà notre chambre (avec Laurent et Charlotte) :
La matinée s'écoule tranquillement. Laurent nous emmène saluer le calife. C'est un personnage important "descendant direct par le sang du prophète Mahomet". Je dois tenir un discours formel dans lequel je remercie les uns et les autres de manière très protocolaire. Petit problème : le calife parle un français approximatif et je ne comprends pas très bien ses questions. Heureusement, François fait l'interprète avant que je ne me ridiculise trop !
Puis Laurent nous fait faire un tour du village.
Une femme pile le riz pour le sortir de sa balle.
Charlotte s'y essaye aussi.
L'unique magasin du village.
Nous nous rendons ensuite sur les lieux où les étudiants ont installé leur jardin-école. Dans un coin, les femmes qui participent au projet ont improvisé une cuisine et sont en train de préparer un mafé et un thiéboudienne (euh... je ne vous garantis pas l'orthographe...).Ce sont les plats traditionnels qu'elles cuisinent avec les courses que François et Fabien leur ont offert à l'occasion de la fin de leur séjour au village.
Le village est au bord d'un bras de rivière qui se jette dans le fleuve Casamance. Vous pouvez voir qu'il n'y aucune végétation aux abords directs de la rivière. En effet, le déficit en pluies provoque une remontée des marées de l'océan, qui de ce fait, sale les terres. Le sol est recouvert d'une croûte de sel et empêche la pousse des végétaux.
Pour ce projet, 4 habitants du village (3 hommes et une femme) ont été choisis par Laurent pour mettre en place un jardin potager. Ils ont été formés par nos étudiants.
Chacun à son tour nous explique ce qu'il a appris et nous fait une démonstration. Puis vient le moment de la "remise de diplômes". François et Fabien ont préparé de beaux diplômes que je remets de la manière la plus protocolaire possible, pour valoriser leur performance. Ils semblent très heureux et je me sens aussi émue qu'eux.
Le travail de Fabien et de François est incroyable. Ils ont choisi un endroit, l'ont défriché et ont planté divers légumes, tout cela avec l'aide des villageois et villageoises qu'il a fallu convaincre (ce qui n'a pas été le plus facile...) : des oignons, des carottes, des pastèques, des courgettes, des aubergines, des tomates, ... poussent maintenant. Tous ces légumes devraient aider la population à mieux se nourrir et, si possible, à faire rentrer un peu d'argent dans la famille.
Ensuite, nous mangeons les plats que les femmes ont préparés. On pose les plats sur de grandes nattes à même le sol et chacun s'assoit par terre autour du plat. Pour manger, il faut prendre une petite quantité de riz, la rouler dans la sauce du bout des doigts, puis serrer le poing de manière à former une petite boule dans le creux de la paume que l'on fait glisser à nouveau au bout des doigts pour enfin la porter à la bouche. Evidemment, vous vous en doutez, on en a partout !!!
L'après-midi continue tranquillement. Il est l'heure d'arroser le jardin. Les femmes se relaient pour puiser l'eau au puits et arrosent les cultures.
Les enfants sont intrigués parce que je suis en train de prendre des notes sur mon carnet. Je leur dessine de petites choses et je leur tends mon crayon pour qu'ils en fassent autant. Mais aucun n'ose, jusqu'à ce qu'un garçon se jette à l'eau.
Puis nous allons jouer ensemble au ballon. Nous ne parlons pas la même langue, mais ce n'est pas important. Nous rions tous, essoufflés et heureux.
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