dimanche 23 janvier 2011

Saint Louis, Missouri

Nous arrivons à St Louis sous un clair soleil. La température est aux alentours de -4°. Tout étant relatif, nous sortons de la voiture sans bonnet ni gants et le manteau ouvert. Incroyable, non ?
Une chose nous a étonnées : un samedi après-midi, nous nous attendions à voir beaucoup de monde dans les rues, le soleil aidant. Pas du tout !!! Pas un chat ! Pourtant, nous étions en centre-ville. Nous ne savons pas pourquoi. Le soir, idem : personne dans les rues.


Cela ne nous a pas empêchées de nous promener.





Le légendaire Mississipi qui charrie ses glaçons:


Le soir, nous avons trouvé le « City garden », un curieux mélange de sculptures métalliques, de lumières de couleurs dans les arbres, de panneaux lumineux, le tout dans l’atmosphère magique que peut dégager un paysage sous la neige.








A St Louis, il y a une chose que l’on voit de loin en arrivant, c’est la «Gateway Arch », qui symbolise le point de départ des pionniers qui sont allés conquérir l’ouest. C’est le plus grand monument construit par l’homme (en 1965) de toute l’Amérique du Nord. Il est tout simplement en acier ; sa structure triangulaire n’offre aucune prise aux éléments et ce sont seulement les reflets du soleil qui peuvent faire varier son aspect. C’est vraiment impressionnant. Notre hôtel en étant tout proche, nous sommes allées jusqu’aux pieds de l’arche et sommes entrées dans le musée qui se trouve en sous-sol.





Puis nous avons pris l’espèce d’ascenseur-funiculaire qui permet de monter à son sommet (630 pieds, c’est-à-dire 192m). Je vous laisse juger :


















Vous pouvez apercevoir les fenêtre desquelles les photos suivantes ont été prises(regardez bien...)


L'intérieur de l'arche :


Voilà ce qu'on peut voir depuis les fenêtres :







Le Mississipi


Le stade de base-ball, juste à côté de notre hôtel :

Urbana-Champaign

Un jour et demi, donc, de divers rendez-vous puis nous sommes parties pour Urbana-Champaign, Illinois, où Andrea (ancienne responsable des relations internationales de l'université d'Illinois) et son mari Martin nous attendaient dans leur magnifique maison. Tous les deux sont allemands et cela change tout ! Outre leur âge (qui doit être assez proche du mien), leur vie et leur maison restent organisées d’une manière très européenne. Nous avons reçu un accueil très chaleureux. J’avais déjà eu l’occasion, l’année dernière, d’être invitée à un dîner chez Andrea et j’avais eu un vrai coup de cœur pour cette femme énergique et enjouée. Ces 3 jours passés chez elle me l’ont fait encore davantage apprécier. Anne aussi a été conquise par ce couple fin, intelligent, cultivé, tout en restant d’une grande simplicité. Un vrai plaisir !
Là encore, nous avions une chambre chacune dans cette belle maison remplie de souvenirs deleurs nombreux voyages : Brésil, Thaïlande, Indonésie, Chine, Mexique,…

Mercredi matin, le séjour a mal commencé… Anne a dû partir seule à nos rendez-vous à l’université pendant qu’Andrea m’accompagnait chez le médecin. La neige était tombée toute la nuit et recouvrait le paysage. Il faisait gris et très froid.







Nous avons enchaîné des rendez-vous toute la journée, jusqu’au soir où nous avions rendez-vous avec un professeur qui viendra en mars à Purpan. Un homme vraiment intéressant. Tout le monde nous avait chanté ses louanges et c’était bien justifié : une énergie, un enthousiasme, une intelligence... A la suite d’un accident, John s’est retrouvé paraplégique mais son fauteuil roulant ne limite pas sa vie puisqu’il revenait il y a quelques jours à peine d’un voyage en Colombie et au Costa Rica… Il a l’air très heureux de venir passer une semaine en France.

Le lendemain matin, encore un peu plus de neige mais un ciel d’un bleu profond et un grand soleil faisaient luire les arbres et les maisons sous leurs habits blancs. Nous sommes parties à l’université à pied (une vingtaine de minutes). Il faisait si froid que j’avais de petits cristaux de glace accrochés à mes cils. Quand nous sommes arrivées à l’intérieur des bâtiments, ils ont fondu en quelques secondes et mon maquillage a quitté mes yeux… Terrible !!! Nous avons appris qu’il faisait… -22°!!! De ma vie, je n’avais jamais rencontré une telle température. Lorsque nous sommes allées déjeuner, j’ai été obligée de mettre mon écharpe sur mes joues et mon nez car je ne sentais plus aucune sensation sur mon visage.

Une deuxième longue journée de rendez-vous s’est écoulée et le soir, nous sommes allées dîner en compagnie d’Andrea et de Martin dans un bon restaurant. Excellente soirée où nous avons beaucoup discuté. Martin est un généticien spécialisé dans les plantes (« plant breeder »). Mes connaissances scientifiques étant très proches du zéro, je lui ai demandé de m’expliquer en quoi consistait son travail. Ce qu’il a fait d’une manière très simple et très claire ; c’était vraiment passionnant.

Le lendemain matin, nous avons accompagné Andrea dans une boulangerie-pâtisserie théoriquement française (ce qui serait plutôt vrai, si ce n’étaient les glaçages qui recouvrent les pains aux raisins et autres viennoiseries) et nous avons pris un délicieux petit-déjeuner tous ensemble.

Ensuite, départ sous la neige ; il ne fait plus "que -14°" !!! Anne dit qu’il fait « plus chaud ». Moi, je dirais plutôt qu’il fait « moins froid »… Tout est question de point de vue, n’est-ce pas ??? Nous partons pour St Louis où Anne et moi avions décidé de passer le week-end. Lundi, nous devons nous trouver à Columbia, Missouri, pour la dernière étape de notre voyage.

Purdue

A peine revenue de Pékin (le samedi après-midi), me voilà repartie aux USA (le lundi à l’aube). Ce ne serait pas un problème si je ne traînais pas un mauvais rhume que j’ai ramené de Pékin…
Pour diverses raisons dont je vous fais grâce ici, j’ai aussi connu quelques petits soucis techniques (téléphone et ordinateur), ce qui fait que je n’ai pas pu disposer à ma guise d’une connexion internet. Je n’ai donc pas pu, comme à l’accoutumée, approvisionner mon blog quotidiennement. En conséquence, je vais raconter ici quelques petites anecdotes et faits qui nous ont marquées, Anne et moi. Car il faut vous dire que je suis partie avec Anne, un tout jeune enseignant-chercheur de l’Ecole. J’ai beaucoup de chance de voyager avec elle : elle m’aide vraiment et n’hésite pas à prendre le relais pour me laisser me mettre en retrait (car malheureusement, mon état de fatigue généralisée m’a un peu éprouvée).

Nous sommes donc arrivées à Chicago sous la neige, avons récupéré la voiture de location (une grosse Chevrolet noire) et avons filé vers Lafayette, Indiana, où Kara, la responsable des relations internationales de l’université de Purdue nous attendait chez elle.



Miracle du GPS + les explications que Kara nous avait données à l’avance, nous avons trouvé sans problème sa jolie maison. Située dans un tout nouveau lotissement, dans une longue rue toute droite et bien enneigée, cette grande maison (environ 150 m²) abrite juste ce petit couple. Du coup, nous avions une chambre pour chacune et devions partager notre salle de bains.



Au moment du dîner, nous avons pris place autour de la table et attendions que la maîtresse de maison donne le signal du début du repas ; nous avons eu la surprise de nous entendre proposer de dire les grâces. Honneur que nous avons décliné, Anne et moi. Kara a donc pris la parole pour demander à qui de droit un bon voyage pour nous, une bonne santé pour moi, un bon travail pour nous tous ensemble. Par la suite, Anne et moi avons réalisé que nous n’avions plus dit de benedicite depuis nos années de scoutisme…

Le matin, nous étions seules pour le petit-déjeuner. Nous avons découvert 2 placards emplis de boîtes de céréales. Je vous laisse deviner combien il y en avait… 3 ? 10 ? 15 ?... non, non, allez, plus !!! 48 boîtes de céréales. Oui, oui, vous avez bien lu : 48 boîtes de céréales. Sur la photo, vous ne pouvez même pas toutes les compter puisqu’elles sont sur 2 niveaux dans ce placard !!!



Un jour et demi de divers rendez-vous puis nous sommes parties pour Urbana-Champaign, Illinois

dimanche 16 janvier 2011

Karaoké à Pékin

J’avais décidé de ne pas écrire d’article pour ce voyage à Pékin. Cela fait maintenant un bon nombre de fois que j’y vais, toujours au même hôtel, dans la même université et pour y raconter les mêmes choses. Je ne voudrais pas vous lasser, cher lecteur !
Mais hier, nous avons vécu quelque chose de tout à fait spécial : la fête de l’université qui sert à mettre à l’honneur tous ceux qui sont allés à l’étranger pendant l’année. En notre qualité d’étrangers nous-mêmes, nous étions conviés et avions même une place centrale. On nous avait même demandé d’assurer le spectacle : une chanson ou une danse étaient attendues de notre part avec un grand enthousiasme.
Nous pensions qu’il s’agissait d’une cinquantaine de personnes en vrac dans une salle. Mais non ! Des rangées de tables s’alignaient sagement ; environ 150 convives étaient assis comme pour une conférence, avec des chevalets portant leur nom devant eux et une belle assiette remplie de fruits (petites bananes, arachides, mandarines, graines de tournesol,…) apportait ses couleurs vives sur les nappes d’un rouge non moins vif. Une estrade faisait face à l’assemblée et les « performers » se succédaient. Le vice-président de l’université et une collègue, les chefs de département, les professeurs, les étudiants, tout ce petit monde, pêle-mêle, a poussé la chansonnette, dansé des danses traditionnelles ou de petits ballets, récité des poèmes et joué des saynètes. Et nous aussi !
Nous nous étions creusé la tête pour trouver un numéro sympa qui nous éviterait d’être trop ridicules (quoique… la notion du ridicule en Chine est bien loin de la nôtre…). Nous avons opté pour le légendaire Frère Jacques. Jef, Géraldine et moi avons d’abord chanté ensemble. Puis nous avons annoncé à la foule en délire que nous avions besoin d’elle : nous avons partagé la salle en deux, Jef a mené une partie et moi l’autre, et nous avons entonné un magnifique canon ! Au début, chacun chantait dans sa langue (car Frère Jacques est aussi connu en Chine même si ce n’est pas la même histoire…), puis chacun a fait l’effort de répéter ce qu’il entendait en français ou en tout cas, a chanté « en yaourt ». Je peux vous assurer que nous avons eu un franc succès !
Petite réflexion : les Chinois adorent chanter, même ceux qui chantent extraordinairement faux. La notion de note fausse ou juste est une valeur scientifique et incontournable, c’est possible. Mais la notion de beauté qui y est associée est très discutable : ce qui nous paraît beau parce que juste n’est qu’une « vue » de l’esprit. Vous qui êtes occidentaux, écoutez donc des airs d’opéra pékinois et vous penserez que les chanteurs doivent beaucoup s’entraîner pour chanter aussi horriblement… C’est terrible et ça nous arrache des hurlements ! Nous avons eu, dans la soirée, un morceau de ce type et c’était vraiment impressionnant. Mais à côté de cela, nous avons aussi eu de magnifiques morceaux, brillamment interprétés. Et puis… nous avons aussi entendu le pire. Un professeur qui a passé 8 ans en Italie a voulu chanter « Volare » a capella. C’était… indescriptible !!! Jamais je n’avais entendu chanter aussi faux ! Comme nous connaissons très bien ce professeur, nous voulions lui apporter notre soutien. Jef a été très compatissant. Mais moi… je n’ai vraiment pas pu m’empêcher… un fou rire m’a prise, c’était tellement… disons… spécial… pour nos oreilles qu’il m’a été impossible de garder mon sérieux !
Nous avons aussi écouté une dame qui a récité un poème. C’était d’une beauté étrange. Bien sûr, je n’ai pas compris un seul mot de son poème, mais c’était dit avec un tel respect, une telle douceur que la récitante a su faire passer toute son émotion. C’était vraiment magnifique !
Une petite étudiante a interprété « la danse du paon », d’une sensualité étonnante, et deux autres une danse du folklore traditionnel, pleine d’énergie et de sourire. C’était très joli et très intéressant.
En guise de bouquet final, une valse a été lancée et 5 ou 6 hommes et femmes (chinois) se sont précipités sur les invités que nous étions pour nous faire danser sur la scène. Et là… grand moment de solitude ! La danse est certainement l’un des domaines dans lequel je suis la plus nulle ! Le monsieur, bel homme de surcroit, m’a prise dans ses bras et a commencé à me faire tourner. Impossible pour moi d’attraper son tempo, j’étais à contre-temps de tous ses mouvements, je lui ai consciencieusement écrasé les pieds tout au long de ces 2 minutes qui ont constitué pour moi une véritable torture. Je voulais bien faire, j’essayais de le rattraper mais ce faisant, je passais d’un pied sur l’autre et j’étais totalement ridicule. Je devais avoir l’air d’un ours de foire se dandinant sur la musique du tambourin. Au rayon du ridicule, j’ai dû atteindre des sommets ! A côté de moi, je regardais du coin de l’œil Jef qui faisait de son mieux pour compter les pas et relever l’honneur de la France. Pas facile !!!
La soirée s’est terminée autour d’un buffet avec plein de bonnes choses à manger. Nous avons pu discuter avec plein de professeurs qui semblaient heureux de partager ces moments avec nous.