dimanche 16 janvier 2011

Karaoké à Pékin

J’avais décidé de ne pas écrire d’article pour ce voyage à Pékin. Cela fait maintenant un bon nombre de fois que j’y vais, toujours au même hôtel, dans la même université et pour y raconter les mêmes choses. Je ne voudrais pas vous lasser, cher lecteur !
Mais hier, nous avons vécu quelque chose de tout à fait spécial : la fête de l’université qui sert à mettre à l’honneur tous ceux qui sont allés à l’étranger pendant l’année. En notre qualité d’étrangers nous-mêmes, nous étions conviés et avions même une place centrale. On nous avait même demandé d’assurer le spectacle : une chanson ou une danse étaient attendues de notre part avec un grand enthousiasme.
Nous pensions qu’il s’agissait d’une cinquantaine de personnes en vrac dans une salle. Mais non ! Des rangées de tables s’alignaient sagement ; environ 150 convives étaient assis comme pour une conférence, avec des chevalets portant leur nom devant eux et une belle assiette remplie de fruits (petites bananes, arachides, mandarines, graines de tournesol,…) apportait ses couleurs vives sur les nappes d’un rouge non moins vif. Une estrade faisait face à l’assemblée et les « performers » se succédaient. Le vice-président de l’université et une collègue, les chefs de département, les professeurs, les étudiants, tout ce petit monde, pêle-mêle, a poussé la chansonnette, dansé des danses traditionnelles ou de petits ballets, récité des poèmes et joué des saynètes. Et nous aussi !
Nous nous étions creusé la tête pour trouver un numéro sympa qui nous éviterait d’être trop ridicules (quoique… la notion du ridicule en Chine est bien loin de la nôtre…). Nous avons opté pour le légendaire Frère Jacques. Jef, Géraldine et moi avons d’abord chanté ensemble. Puis nous avons annoncé à la foule en délire que nous avions besoin d’elle : nous avons partagé la salle en deux, Jef a mené une partie et moi l’autre, et nous avons entonné un magnifique canon ! Au début, chacun chantait dans sa langue (car Frère Jacques est aussi connu en Chine même si ce n’est pas la même histoire…), puis chacun a fait l’effort de répéter ce qu’il entendait en français ou en tout cas, a chanté « en yaourt ». Je peux vous assurer que nous avons eu un franc succès !
Petite réflexion : les Chinois adorent chanter, même ceux qui chantent extraordinairement faux. La notion de note fausse ou juste est une valeur scientifique et incontournable, c’est possible. Mais la notion de beauté qui y est associée est très discutable : ce qui nous paraît beau parce que juste n’est qu’une « vue » de l’esprit. Vous qui êtes occidentaux, écoutez donc des airs d’opéra pékinois et vous penserez que les chanteurs doivent beaucoup s’entraîner pour chanter aussi horriblement… C’est terrible et ça nous arrache des hurlements ! Nous avons eu, dans la soirée, un morceau de ce type et c’était vraiment impressionnant. Mais à côté de cela, nous avons aussi eu de magnifiques morceaux, brillamment interprétés. Et puis… nous avons aussi entendu le pire. Un professeur qui a passé 8 ans en Italie a voulu chanter « Volare » a capella. C’était… indescriptible !!! Jamais je n’avais entendu chanter aussi faux ! Comme nous connaissons très bien ce professeur, nous voulions lui apporter notre soutien. Jef a été très compatissant. Mais moi… je n’ai vraiment pas pu m’empêcher… un fou rire m’a prise, c’était tellement… disons… spécial… pour nos oreilles qu’il m’a été impossible de garder mon sérieux !
Nous avons aussi écouté une dame qui a récité un poème. C’était d’une beauté étrange. Bien sûr, je n’ai pas compris un seul mot de son poème, mais c’était dit avec un tel respect, une telle douceur que la récitante a su faire passer toute son émotion. C’était vraiment magnifique !
Une petite étudiante a interprété « la danse du paon », d’une sensualité étonnante, et deux autres une danse du folklore traditionnel, pleine d’énergie et de sourire. C’était très joli et très intéressant.
En guise de bouquet final, une valse a été lancée et 5 ou 6 hommes et femmes (chinois) se sont précipités sur les invités que nous étions pour nous faire danser sur la scène. Et là… grand moment de solitude ! La danse est certainement l’un des domaines dans lequel je suis la plus nulle ! Le monsieur, bel homme de surcroit, m’a prise dans ses bras et a commencé à me faire tourner. Impossible pour moi d’attraper son tempo, j’étais à contre-temps de tous ses mouvements, je lui ai consciencieusement écrasé les pieds tout au long de ces 2 minutes qui ont constitué pour moi une véritable torture. Je voulais bien faire, j’essayais de le rattraper mais ce faisant, je passais d’un pied sur l’autre et j’étais totalement ridicule. Je devais avoir l’air d’un ours de foire se dandinant sur la musique du tambourin. Au rayon du ridicule, j’ai dû atteindre des sommets ! A côté de moi, je regardais du coin de l’œil Jef qui faisait de son mieux pour compter les pas et relever l’honneur de la France. Pas facile !!!
La soirée s’est terminée autour d’un buffet avec plein de bonnes choses à manger. Nous avons pu discuter avec plein de professeurs qui semblaient heureux de partager ces moments avec nous.

2 commentaires:

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