Hong-Kong !!! Je suis arrivée jeudi soir. Enfin… nous sommes arrivés tous les quatre ensemble : Florence, Bruno, Stéphane et moi. Mais mes 3 collègues rentraient en France ; ils avaient simplement une escale un peu longue à HK et avaient prévu d’aller visiter la ville pendant quelques heures.
Je les ai donc laissés sur le bon chemin pour prendre le Star Ferry et traverser le port en bateau. De mon côté, j’ai voulu prendre un taxi mais comme il était 18h30, il y avait beaucoup d’attente. Connaissant bien ce quartier pour y avoir passé 3 ans, j’ai pris le bus qui m’a déposée à la porte de mon hôtel. J’ai rapidement déposé mes bagages dans ma chambre et suis immédiatement ressortie pour respirer l’air du soir. Evidemment, à HK, c’est un air particulièrement pollué !!! Mais c’est un air qui me touche. Je me suis promenée dans cette ville survoltée, lumineuse et bruyante et je m’y suis sentie chez moi.
Vendredi matin, shopping. Mes collègues de Purpan m’ont fait une longue liste de choses à leur rapporter et je suis allée de boutique en boutique pour trouver ce qui, j’espère, leur fera plaisir. J’en ai profité pour faire quelques photos de choses qui me sont familières mais que vous allez trouver bizarres, j’en suis sûre : par exemple, la devanture d’une herboristerie. Enfin… on n’y vend pas seulement des herbes : vous pouvez voir des hippocampes blanchis, des cous de je ne sais quel animal, des cornes de je ne sais quel autre, des lézards écartelés sur de fines baguettes et séchés, … et plein d’autres choses dont je n’ai pas l’ombre d’une idée de ce que cela peut bien être (et d’ailleurs, je crois que j’aime autant ne pas le savoir !).
A midi, j’ai déjeuné avec Helen, dont les habitués de ce blog ont déjà entendu parler. Helen, c’est mon amie hongkongaise. Nous avons mangé de délicieux dim sum (bouchées à la vapeur, spécialités de HK et de Canton). Balade cet après-midi.
Ce soir, je suis aussi passée à l’Alliance Française pour saluer mes anciens collègues. J’ai eu beaucoup de plaisir à les revoir. Comme d’habitude, j’ai été bien accueillie.
Demain, je vais sur l’île de Cheung Chau pour voir mon amie Guillemette et son bébé nouveau-né. Je vous raconterai !
vendredi 30 octobre 2009
Nanjing, suite
Impossible de vous raconter au jour le jour la suite de mon voyage. Le blog était inaccessible depuis la Chine. J’ai donc écrit l’article précédent et l’ai envoyé à Emilie, ma fille, qui est en France, pour qu’elle le poste.
Récapitulons, donc ! Mardi et mercredi, nous sommes allés à nos rendez-vous professionnels. A ce propos, pas grand-chose à raconter si ce n’est que nous avons trouvé des partenaires très intéressés par nos propositions et désireux de poursuivre la nouvelle collaboration que nous entamons avec eux.
Mardi soir, nous avons dîné à Hunan lu, une rue piétonne où l’on peut trouver de nombreux restaurants. Puis avant de retourner dans nos chambres, nous sommes allés au bar de l’hôtel pour boire un verre et déguster un bon cigare. Il y en avait des fameux, d’après Stéphane qui est un amateur éclairé. Il nous a fait une démonstration du vocabulaire de spécialiste, impressionnant !!! Même Florence a en profité (du cigare...!)!
En revanche, comme vous pouvez vous en douter, personnellement, j’ai passé un moment en apnée !!! Non, je plaisante, ce n’était pas si désagréable… sauf une chose, le soir, quand je me suis déshabillée, je me suis aperçue que mes vêtements empestaient le cigare !!! Beurk !!!
Mercredi matin, avant de partir à l’université, j’ai emmené Bruno et Stéphane voir la « vraie » Chine (Florence étant une vraie marmotte a préféré faire la grasse matinée). Je leur ai montré les rues où ne vont jamais les touristes, les magasins, le marché des fruits, légumes, viandes et poissons que mangent vraiment les Chinois. Les enfants de l'école maternelle qui traversent la rue en formant une chenille... C’était sympa de partager ce qu’a été ma vie quotidienne pendant 2 ans.
Le soir, nous sommes allés nous promener et dîner à Fuzimiao, le quartier du temple de Confucius. Des néons clignotants, des cris soûlants… les petites vendeuses, montées sur des tabourets pour garder un œil sur la marchandise, claquent dans leurs mains pour attirer le client (ce qui personnellement me ferait plutôt fuir…), les gens se pressent et se bousculent. En plus, le restaurant n’était pas super...
Jeudi, avant de partir à l’aéroport, Stéphane et moi avons marché jusqu’au lac qui se trouve pas très loin de l’hôtel. Il faut savoir que dans les villes chinoises, le décor est très… urbain ! Il n’y a pas beaucoup d’espaces verts. Alors quand il y en a un, et gratuit en plus (ce qui est le cas d’une partie des berges du lac), il est très fréquenté ! En particulier par les personnes qui ne travaillent pas, c’est-à-dire les retraités. Ici, il y a un petit groupe qui pratique les danses de salon occidentales (tango, paso, valse,…) ; là, une petite mamie est accrochée à son micro, le son « saturé à mort » vous vrille les tympans : elle pousse la chansonnette. Si vos oreilles ont de la chance, ce ne sera pas de l’opéra cantonais (ça, c’est vraiment terrible !!!). Un peu plus loin, un groupe d’adolescentes attardées d’environ 65 ans de moyenne d’âge se démène sur les danses révolutionnaires de son enfance. Un vénérable grand-père tire sur la corde de son cerf-volant en regardant le ciel d’un air placide. Certains jouent au badminton ; d’autres, plus jeunes, font leur jogging autour du lac.
C’est cette Chine-là que j’aime profondément. Mes compagnons de voyage en ont d’ailleurs fait les frais : je leur ai raconté des tas d’anecdotes… pas forcément passionnantes, il faut bien que je le reconnaisse !
Récapitulons, donc ! Mardi et mercredi, nous sommes allés à nos rendez-vous professionnels. A ce propos, pas grand-chose à raconter si ce n’est que nous avons trouvé des partenaires très intéressés par nos propositions et désireux de poursuivre la nouvelle collaboration que nous entamons avec eux.
Mardi soir, nous avons dîné à Hunan lu, une rue piétonne où l’on peut trouver de nombreux restaurants. Puis avant de retourner dans nos chambres, nous sommes allés au bar de l’hôtel pour boire un verre et déguster un bon cigare. Il y en avait des fameux, d’après Stéphane qui est un amateur éclairé. Il nous a fait une démonstration du vocabulaire de spécialiste, impressionnant !!! Même Florence a en profité (du cigare...!)!
En revanche, comme vous pouvez vous en douter, personnellement, j’ai passé un moment en apnée !!! Non, je plaisante, ce n’était pas si désagréable… sauf une chose, le soir, quand je me suis déshabillée, je me suis aperçue que mes vêtements empestaient le cigare !!! Beurk !!!
Mercredi matin, avant de partir à l’université, j’ai emmené Bruno et Stéphane voir la « vraie » Chine (Florence étant une vraie marmotte a préféré faire la grasse matinée). Je leur ai montré les rues où ne vont jamais les touristes, les magasins, le marché des fruits, légumes, viandes et poissons que mangent vraiment les Chinois. Les enfants de l'école maternelle qui traversent la rue en formant une chenille... C’était sympa de partager ce qu’a été ma vie quotidienne pendant 2 ans.
Le soir, nous sommes allés nous promener et dîner à Fuzimiao, le quartier du temple de Confucius. Des néons clignotants, des cris soûlants… les petites vendeuses, montées sur des tabourets pour garder un œil sur la marchandise, claquent dans leurs mains pour attirer le client (ce qui personnellement me ferait plutôt fuir…), les gens se pressent et se bousculent. En plus, le restaurant n’était pas super...
Jeudi, avant de partir à l’aéroport, Stéphane et moi avons marché jusqu’au lac qui se trouve pas très loin de l’hôtel. Il faut savoir que dans les villes chinoises, le décor est très… urbain ! Il n’y a pas beaucoup d’espaces verts. Alors quand il y en a un, et gratuit en plus (ce qui est le cas d’une partie des berges du lac), il est très fréquenté ! En particulier par les personnes qui ne travaillent pas, c’est-à-dire les retraités. Ici, il y a un petit groupe qui pratique les danses de salon occidentales (tango, paso, valse,…) ; là, une petite mamie est accrochée à son micro, le son « saturé à mort » vous vrille les tympans : elle pousse la chansonnette. Si vos oreilles ont de la chance, ce ne sera pas de l’opéra cantonais (ça, c’est vraiment terrible !!!). Un peu plus loin, un groupe d’adolescentes attardées d’environ 65 ans de moyenne d’âge se démène sur les danses révolutionnaires de son enfance. Un vénérable grand-père tire sur la corde de son cerf-volant en regardant le ciel d’un air placide. Certains jouent au badminton ; d’autres, plus jeunes, font leur jogging autour du lac.
C’est cette Chine-là que j’aime profondément. Mes compagnons de voyage en ont d’ailleurs fait les frais : je leur ai raconté des tas d’anecdotes… pas forcément passionnantes, il faut bien que je le reconnaisse !
mardi 27 octobre 2009
Dimanche, 10h du matin (heure chinoise => 3 h du mat’ en France). Aéroport Schiphol d’Amsterdam.
Le voyage a commencé fort !!! Mon bagage était déjà presque prêt ce matin. Un brin de ménage à faire, vider le frigo, emporter les poubelles, envoyer les derniers mails importants, régler une ou deux factures, rajouter deux ou trois petites choses dans ma valise et me voilà prête.
Mais voilà… aujourd’hui, c’est le marathon de Toulouse. Impossible aux taxis de venir jusqu’à chez moi. Je pars donc sous la pluie pour prendre le métro pour aller à la gare SNCF. Là, m’a-t-on assuré, il y aura des taxis en attente de clients. Ce que je fais. A l’arrivée… zéro taxi et une file de gens qui attendent patiemment. J’appelle la compagnie des taxis qui me répond après 10 bonnes minutes, qu’il faudra probablement patienter une bonne demi-heure de plus ! Aïe, c’est la cata ! Je peux dire adieu à mon avion pour la Chine ! Mais je ne suis pas du genre à me résigner ! Je vois une petite dame en train de regagner sa voiture. J’y vais « au culot » !
« Excusez-moi, Madame, il me faut absolument aller à l’aéroport mais il n’y a pas de taxi à cause du marathon. Je vous paye le prix de la course, 30 €, si vous m’emmenez. » La dame me répond qu’elle habite tout près de l’aéroport et que ça lui fera plaisir de m’y déposer sans que je paye quoi que soit. Quelle chance !!!
Bon, on a quand même mis 30 bonnes minutes pour aller à l’aéroport (contre une quinzaine en temps normal), des bouchons tout le long du Canal du Midi. Mais j’ai eu le temps d’enregistrer mes bagages, de passer les portiques de sécurité et même de m’acheter un sandwich ! Pfff ! C’est parti sur les chapeaux de roues !!!
Le premier vol s’est bien passé. Beau temps sur tout le trajet. J’avais déjà eu l’occasion de transiter par l’aéroport d’Amsterdam mais je ne me souviens pas d’avoir vu un aussi beau paysage. Peut-être était-ce de nuit ? J’ai été surprise par la réalité du « Plat Pays ». C’est effectivement très plat et surtout, on ne sait pas où commence l’eau et où finit la terre. C’est vraiment magnifique ! Sous ce ciel bleu pâle et éclairé par ce léger soleil d’automne, les couleurs pastel donnaient au paysage un je ne sais quoi de douceur paisible.
Lundi, 10h40 du matin (3h40 HF). Aéroport Capital de Beijing.
Le deuxième vol aussi s’est bien passé, sauf que c’était un vol de KLM et non Air France, comme d’habitude. Le confort était nettement moindre. Heureusement, Amsterdam-Pékin, c’est seulement 8h30 de vol. Une fois enlevé le temps des 2 repas et le sommeil, vous êtes arrivé !!!
A cet instant, je suis assise en salle d’embarquement, à Pékin ; j’attends mon vol pour Nanjing, qui a été annoncé avec 30 mn de retard. L’horloge de mon ordinateur m’indique qu’il est 3h40 du matin mais dehors, il fait grand jour, un beau soleil et un air pur laissent les montagnes bleues voisines se découper sur la ligne d’horizon. Je me souviens que c’est par un temps comme ça que j’avais vu la Grande Muraille (que nous avons survolée tout à l’heure). Souvenirs…
Lundi, 22h. Hôtel Sofitel Galaxy, Nanjing
A Pékin, nous sommes restés un moment dans l’avion avant de décoller. J’étais à un hublot et j’observais tranquillement l’activité sur le tarmac. Quelques personnes s’occupaient des bagages à rentrer dans les soutes des avions en partance. J’ai regardé le manège de l’un d’entre eux avec amusement : d’abord, il est arrivé en marchant d’un pas décidé ; d’un pas souple, il est monté sur l’un des chariots et sans hésitation, il … s’est allongé par terre, visiblement pour faire sa sieste. Quelques secondes plus tard, jugeant que ce n’était pas confortable, il s’est assis sur le rebord. Mais idem, ce n’était pas ce qu’il lui fallait. Il est donc allé s’asseoir sur le petit tracteur et a calé ses jambes sur le volant. Mais là encore, comme le dossier était très bas, il ne devait pas se sentir confortablement installé. Il a fini par se lever, il a tendu sur l’un des chariots le filet qui permet de retenir les bagages et s’est tranquillement couché. Il a mis quelques secondes supplémentaires pour trouver la place de sa tête entre 2 mailles du filet. Et voilà l’boulot ! Après 2 ou 3 minutes (il était sûrement déjà dans les bras de Morphée), un autre homme est venu profiter de l’ingénieux dispositif pour fumer une petite cigarette en tout confort. Les Chinois ont une vraie culture de la pause et de la sieste (encore bien davantage que dans le Midi !) et … une facilité à s’endormir n’importe où !
En arrivant à Nanjing, j’ai rejoint mes collègues (nous sommes 4 pour cette mission). Trajet en taxi vers l’hôtel. Nous sommes passés à Jiang Ning, qui était le quartier où se trouvait le lycée où je travaillais lorsque je vivais ici. A cette époque lointaine (en 2004 et 2005…), le lycée se trouvait au milieu de nulle part. C’était tellement immense qu’on avait mis à notre disposition des vélos rien que pour aller à la cantine !!! Aujourd’hui, il est entouré de grands immeubles et on ne voit plus un mètre carré qui ne soit pas couvert de béton. Impressionnant !
Mes collègues ont décidé de se reposer mais moi, je n’ai pas voulu perdre un instant de ces moments à Nanjing. Je suis partie en balade dans les rues. Un peu pèlerinage, quand même. Pas forcément très sain de revivre son passé mais… difficile de faire sans ! Voilà par exemple, une photo de l’université dans laquelle était située l’Alliance Française. Enfin… là encore, à l’époque ! Je me suis rendue tout droit dans les locaux que je croyais connaître mais il n’y avait plus que des bureaux administratifs !
Allez, demain, on travaille. Les rendez-vous professionnels commencent.
Une petite pensée spéciale pour Rémi qui a effectué aujourd’hui son premier jour de travail dans la vie active. Félicitations !!!
Le voyage a commencé fort !!! Mon bagage était déjà presque prêt ce matin. Un brin de ménage à faire, vider le frigo, emporter les poubelles, envoyer les derniers mails importants, régler une ou deux factures, rajouter deux ou trois petites choses dans ma valise et me voilà prête.
Mais voilà… aujourd’hui, c’est le marathon de Toulouse. Impossible aux taxis de venir jusqu’à chez moi. Je pars donc sous la pluie pour prendre le métro pour aller à la gare SNCF. Là, m’a-t-on assuré, il y aura des taxis en attente de clients. Ce que je fais. A l’arrivée… zéro taxi et une file de gens qui attendent patiemment. J’appelle la compagnie des taxis qui me répond après 10 bonnes minutes, qu’il faudra probablement patienter une bonne demi-heure de plus ! Aïe, c’est la cata ! Je peux dire adieu à mon avion pour la Chine ! Mais je ne suis pas du genre à me résigner ! Je vois une petite dame en train de regagner sa voiture. J’y vais « au culot » !
« Excusez-moi, Madame, il me faut absolument aller à l’aéroport mais il n’y a pas de taxi à cause du marathon. Je vous paye le prix de la course, 30 €, si vous m’emmenez. » La dame me répond qu’elle habite tout près de l’aéroport et que ça lui fera plaisir de m’y déposer sans que je paye quoi que soit. Quelle chance !!!
Bon, on a quand même mis 30 bonnes minutes pour aller à l’aéroport (contre une quinzaine en temps normal), des bouchons tout le long du Canal du Midi. Mais j’ai eu le temps d’enregistrer mes bagages, de passer les portiques de sécurité et même de m’acheter un sandwich ! Pfff ! C’est parti sur les chapeaux de roues !!!
Le premier vol s’est bien passé. Beau temps sur tout le trajet. J’avais déjà eu l’occasion de transiter par l’aéroport d’Amsterdam mais je ne me souviens pas d’avoir vu un aussi beau paysage. Peut-être était-ce de nuit ? J’ai été surprise par la réalité du « Plat Pays ». C’est effectivement très plat et surtout, on ne sait pas où commence l’eau et où finit la terre. C’est vraiment magnifique ! Sous ce ciel bleu pâle et éclairé par ce léger soleil d’automne, les couleurs pastel donnaient au paysage un je ne sais quoi de douceur paisible.
Lundi, 10h40 du matin (3h40 HF). Aéroport Capital de Beijing.
Le deuxième vol aussi s’est bien passé, sauf que c’était un vol de KLM et non Air France, comme d’habitude. Le confort était nettement moindre. Heureusement, Amsterdam-Pékin, c’est seulement 8h30 de vol. Une fois enlevé le temps des 2 repas et le sommeil, vous êtes arrivé !!!
A cet instant, je suis assise en salle d’embarquement, à Pékin ; j’attends mon vol pour Nanjing, qui a été annoncé avec 30 mn de retard. L’horloge de mon ordinateur m’indique qu’il est 3h40 du matin mais dehors, il fait grand jour, un beau soleil et un air pur laissent les montagnes bleues voisines se découper sur la ligne d’horizon. Je me souviens que c’est par un temps comme ça que j’avais vu la Grande Muraille (que nous avons survolée tout à l’heure). Souvenirs…
Lundi, 22h. Hôtel Sofitel Galaxy, Nanjing
A Pékin, nous sommes restés un moment dans l’avion avant de décoller. J’étais à un hublot et j’observais tranquillement l’activité sur le tarmac. Quelques personnes s’occupaient des bagages à rentrer dans les soutes des avions en partance. J’ai regardé le manège de l’un d’entre eux avec amusement : d’abord, il est arrivé en marchant d’un pas décidé ; d’un pas souple, il est monté sur l’un des chariots et sans hésitation, il … s’est allongé par terre, visiblement pour faire sa sieste. Quelques secondes plus tard, jugeant que ce n’était pas confortable, il s’est assis sur le rebord. Mais idem, ce n’était pas ce qu’il lui fallait. Il est donc allé s’asseoir sur le petit tracteur et a calé ses jambes sur le volant. Mais là encore, comme le dossier était très bas, il ne devait pas se sentir confortablement installé. Il a fini par se lever, il a tendu sur l’un des chariots le filet qui permet de retenir les bagages et s’est tranquillement couché. Il a mis quelques secondes supplémentaires pour trouver la place de sa tête entre 2 mailles du filet. Et voilà l’boulot ! Après 2 ou 3 minutes (il était sûrement déjà dans les bras de Morphée), un autre homme est venu profiter de l’ingénieux dispositif pour fumer une petite cigarette en tout confort. Les Chinois ont une vraie culture de la pause et de la sieste (encore bien davantage que dans le Midi !) et … une facilité à s’endormir n’importe où !
En arrivant à Nanjing, j’ai rejoint mes collègues (nous sommes 4 pour cette mission). Trajet en taxi vers l’hôtel. Nous sommes passés à Jiang Ning, qui était le quartier où se trouvait le lycée où je travaillais lorsque je vivais ici. A cette époque lointaine (en 2004 et 2005…), le lycée se trouvait au milieu de nulle part. C’était tellement immense qu’on avait mis à notre disposition des vélos rien que pour aller à la cantine !!! Aujourd’hui, il est entouré de grands immeubles et on ne voit plus un mètre carré qui ne soit pas couvert de béton. Impressionnant !
Mes collègues ont décidé de se reposer mais moi, je n’ai pas voulu perdre un instant de ces moments à Nanjing. Je suis partie en balade dans les rues. Un peu pèlerinage, quand même. Pas forcément très sain de revivre son passé mais… difficile de faire sans ! Voilà par exemple, une photo de l’université dans laquelle était située l’Alliance Française. Enfin… là encore, à l’époque ! Je me suis rendue tout droit dans les locaux que je croyais connaître mais il n’y avait plus que des bureaux administratifs !
Allez, demain, on travaille. Les rendez-vous professionnels commencent.
Une petite pensée spéciale pour Rémi qui a effectué aujourd’hui son premier jour de travail dans la vie active. Félicitations !!!
samedi 3 octobre 2009
Chine
Dans le précédent article, j'ai écrit que j'avais rédigé le texte sur les trains indiens en Chine. C'est vrai... le décalage horaire laisse beaucoup de temps à des heures incongrues. Mais je n'avais pas pu le mettre en ligne à ce moment-là. En effet, la célébration du 60ème anniversaire de la naissance de la Chine Nouvelle battait son plein... et beaucoup de sites web n'étaient momentanément pas accessibles.
C'est donc alors que je suis rentrée depuis 3 jours et installée confortablement dans mon salon, à Toulouse, que je publie ces 2 derniers articles.
Et nous revoilà parties ! Cette fois-ci, nous sommes 3. Marie, comme d’habitude, Djamila, la responsable de notre département Agriculture et Agroalimentaire, et moi.
Nous nous sommes retrouvées à l’aéroport et avons fait dans l’ensemble un bon voyage. R.A.S.
Arrivée à Beijing. A la première goulée d’air, je reconnais l’air chinois. C’est un peu bête de dire ça, mais je vous jure que c’est vrai. J’ADORE ce pays !!! Je ne sais pas si cet amour est dû aux 5 merveilleuses années que j’y ai passées ou si c’est le fruit d’un sentiment plus raisonné mais le fait est !
A l’arrivée à Pékin, nous sommes allées déposer nos valises à l’hôtel et nous reposer un petit moment puis le travail a immédiatement commencé : rendez-vous avec l’interprète français-mandarin (l’un de nos interlocuteurs principaux ne parle pas anglais…), trajet en taxi jusqu’à l’université (environ 1h) et première réunion «officielle ».
Que de circonvolutions pour arriver à dire une chose bien simple. Chinese way !!!Nous sommes immergées dans cette culture chinoise du paraître, à la fois calme, positif, amical et tourné vers l’avenir. De beaux discours sur l’amitié franco-chinoise fusent ; des courbettes, des cartes de visite et des cadeaux sont échangés cérémonieusement.
La réalité est un peu différente. Un exemple : pour expliquer qu’aucune action ne soit immédiatement entreprise, on invoque la démocratie chinoise, en conséquence de laquelle toutes les décisions doivent être prises de manière collégiale. Là… je doute un peu : il faut plutôt référer de toute chose en haut lieu.
Bref : Marie et Djamila jouent parfaitement le jeu en sacrifiant aux formules consacrées, remerciements, espoirs de collaborations futures et fructueuses, et tout et tout ! Nous ressortons de cette réunion avec l’impression que nous avons fait 9000km un peu pour rien. Marie a pourtant obtenu de haute lutte une nouvelle réunion pour le lendemain, en comité plus restreint. Nous avons ensuite visité le campus de l'université. Entre certains arbres est tenue une fine cordelette rouge à laquelle sont accrochés de petits papiers, rouges aussi bien sûr, où chacun a noté ses voeux les plus chers.
Effectivement, mardi, nouvelle réunion avec seulement 2 interlocuteurs + nous 3. En 2 heures, plus d’avancées auront lieu qu’en plusieurs mois. Enfin, non, ce n’est pas vrai : ces 2h n’ont pu avoir lieu que grâce à la ténacité de Marie qui depuis 3 ans, régulièrement, relance le mouvement. D’ailleurs, les Chinois nous l’ont clairement fait comprendre d’entrée en citant je ne sais plus quel proverbe : il faudra être patient !!! Pour preuve, leur collaboration avec une université anglaise vient de débuter, après 8 ans de négociations.
Cette fois-ci, donc, nous sortons avec des éléments concrets, des actions à mettre sur pied très rapidement. Une partie se traduit très directement : il faudra que je revienne à Beijing dans un mois. Youppie !!! Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai, vous vous en doutez !!!
Je ne vous raconte pas les 2 repas pris avec nos hôtes chinois, j’ai déjà fait ça en mars dernier, n’est-ce pas ? Je vous dirai juste que nous nous sommes régalées ! Djamila a rapidement renoncé aux baguettes mais Marie et moi avons courageusement fait face au tofu archi-mou, au poisson bien cuit (avez-vous déjà essayé de manger du poisson non découpé, recouvert de sauce bien glissante avec des baguettes et posé bien à plat sur une grande assiette ?) et aux tiao ze (sorte de gros ravioli à la viande à choisir d’avaler en une seule bouchée au risque de mourir étouffé ou alors à manger en plusieurs fois au risque de le recevoir au mieux sur la nappe et au pire sur les genoux…). Bon, je dis ça, mais j’adore les tiao ze !!!
Une visite au Centre Culturel Français. Nous passerons sous silence l'absence totale d'intérêt de la démarche… puis, beaucoup plus intéressant : un moment de shopping dans une espèce de centre commercial comme il n’en existe pas en France. Yashow : 5 étages de minuscules échoppes de 6 ou 8 m² au plus, collées les unes contre les autres, dans des allées minuscules où tout le monde se bouscule. Le tout peuplé de Chinois-vendeurs qui font de leur mieux pour pratiquer des prix prohibitifs et de touristes-acheteurs qui font tout leur possible pour négocier au meilleur prix. Nous n’avons pas dérogé à la règle ! J’avais très envie de marchander en mandarin, mais les petites vendeuses ont un peu gâché mon plaisir : la plupart parlent anglais et utilisent des calculettes sur lesquelles vous n’avez qu’à taper le montant que vous acceptez de payer ; certaines, même, parlent français !!! Bon… juste assez pour connaître : « c’est très joli », « beaucoup de couleurs », « toutes les tailles » et bien entendu les nombres, pour annoncer les prix. Mais quand même… plusieurs ont été sensibles à mon effort pourparler mandarin. L’une d’entre elles m’a même demandé si j’habitais en Chine ; quand je lui ai dit que je venais de Nanjing, ville dont elle a ajouté qu’elle était originaire, elle a pris un air rempli de nostalgie du pays natal et nous a fait un prix canon !!!
Le soir, repas à l’hôtel. Puis , entre femmes, nous avons refait le monde… en paroles tout au moins !
Le troisième jour, mercredi, que nous espérions aussi fructueux que la veille, s'est vu réduit à pas grand chose : en raison du défilé célébrant le 60ème anniversaire de la création de la Chine Nouvelle, "on" nous avait prié de changer d'hôtel, théoriquement pour être plus près de l'aéroport. Effectivement, notre hôtel étant situé sur le passage du défilé, les chambres donnant sur la rue avaient été rendues indisponibles et toute circulation avait été interdite dans le centre de Pékin. Comme il fallait bien aller jusqu'à l'aéroport, nous avons déménagé vers un hôtel à 5 mn de Capital Airport.
La responsable des Relations Internationales était donc venue nous chercher pour nous accompagner à cet hôtel. Mais avant, nous avons insisté pour faire encore un peu de shopping, histoire de ramener encore quelques cadeaux pour les amis et la famille. Elle a dû nous détester !!!
L'après-midi, longue séance de travail entre nous pour reprendre les conclusions des entretiens et rédiger le compte-rendu.
Le soir, nous avons mangé un "hot pot", un genre de fondue chinoise. Une grande soupière remplie de bouillon odorant sur un réchaud au centre de la table et la petite serveuse, restée debout à côté de notre table tout le long du repas, qui garnissait le bouillon des divers mets que nous avions commandés : légumes, viandes, poissons, ... C'était délicieux !
Et nous sommes reparties le lendemain pour rentrer en France.
C'est donc alors que je suis rentrée depuis 3 jours et installée confortablement dans mon salon, à Toulouse, que je publie ces 2 derniers articles.
Et nous revoilà parties ! Cette fois-ci, nous sommes 3. Marie, comme d’habitude, Djamila, la responsable de notre département Agriculture et Agroalimentaire, et moi.
Nous nous sommes retrouvées à l’aéroport et avons fait dans l’ensemble un bon voyage. R.A.S.
Arrivée à Beijing. A la première goulée d’air, je reconnais l’air chinois. C’est un peu bête de dire ça, mais je vous jure que c’est vrai. J’ADORE ce pays !!! Je ne sais pas si cet amour est dû aux 5 merveilleuses années que j’y ai passées ou si c’est le fruit d’un sentiment plus raisonné mais le fait est !
A l’arrivée à Pékin, nous sommes allées déposer nos valises à l’hôtel et nous reposer un petit moment puis le travail a immédiatement commencé : rendez-vous avec l’interprète français-mandarin (l’un de nos interlocuteurs principaux ne parle pas anglais…), trajet en taxi jusqu’à l’université (environ 1h) et première réunion «officielle ».
Que de circonvolutions pour arriver à dire une chose bien simple. Chinese way !!!Nous sommes immergées dans cette culture chinoise du paraître, à la fois calme, positif, amical et tourné vers l’avenir. De beaux discours sur l’amitié franco-chinoise fusent ; des courbettes, des cartes de visite et des cadeaux sont échangés cérémonieusement.
La réalité est un peu différente. Un exemple : pour expliquer qu’aucune action ne soit immédiatement entreprise, on invoque la démocratie chinoise, en conséquence de laquelle toutes les décisions doivent être prises de manière collégiale. Là… je doute un peu : il faut plutôt référer de toute chose en haut lieu.
Bref : Marie et Djamila jouent parfaitement le jeu en sacrifiant aux formules consacrées, remerciements, espoirs de collaborations futures et fructueuses, et tout et tout ! Nous ressortons de cette réunion avec l’impression que nous avons fait 9000km un peu pour rien. Marie a pourtant obtenu de haute lutte une nouvelle réunion pour le lendemain, en comité plus restreint. Nous avons ensuite visité le campus de l'université. Entre certains arbres est tenue une fine cordelette rouge à laquelle sont accrochés de petits papiers, rouges aussi bien sûr, où chacun a noté ses voeux les plus chers.
Effectivement, mardi, nouvelle réunion avec seulement 2 interlocuteurs + nous 3. En 2 heures, plus d’avancées auront lieu qu’en plusieurs mois. Enfin, non, ce n’est pas vrai : ces 2h n’ont pu avoir lieu que grâce à la ténacité de Marie qui depuis 3 ans, régulièrement, relance le mouvement. D’ailleurs, les Chinois nous l’ont clairement fait comprendre d’entrée en citant je ne sais plus quel proverbe : il faudra être patient !!! Pour preuve, leur collaboration avec une université anglaise vient de débuter, après 8 ans de négociations.
Cette fois-ci, donc, nous sortons avec des éléments concrets, des actions à mettre sur pied très rapidement. Une partie se traduit très directement : il faudra que je revienne à Beijing dans un mois. Youppie !!! Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai, vous vous en doutez !!!
Je ne vous raconte pas les 2 repas pris avec nos hôtes chinois, j’ai déjà fait ça en mars dernier, n’est-ce pas ? Je vous dirai juste que nous nous sommes régalées ! Djamila a rapidement renoncé aux baguettes mais Marie et moi avons courageusement fait face au tofu archi-mou, au poisson bien cuit (avez-vous déjà essayé de manger du poisson non découpé, recouvert de sauce bien glissante avec des baguettes et posé bien à plat sur une grande assiette ?) et aux tiao ze (sorte de gros ravioli à la viande à choisir d’avaler en une seule bouchée au risque de mourir étouffé ou alors à manger en plusieurs fois au risque de le recevoir au mieux sur la nappe et au pire sur les genoux…). Bon, je dis ça, mais j’adore les tiao ze !!!
Une visite au Centre Culturel Français. Nous passerons sous silence l'absence totale d'intérêt de la démarche… puis, beaucoup plus intéressant : un moment de shopping dans une espèce de centre commercial comme il n’en existe pas en France. Yashow : 5 étages de minuscules échoppes de 6 ou 8 m² au plus, collées les unes contre les autres, dans des allées minuscules où tout le monde se bouscule. Le tout peuplé de Chinois-vendeurs qui font de leur mieux pour pratiquer des prix prohibitifs et de touristes-acheteurs qui font tout leur possible pour négocier au meilleur prix. Nous n’avons pas dérogé à la règle ! J’avais très envie de marchander en mandarin, mais les petites vendeuses ont un peu gâché mon plaisir : la plupart parlent anglais et utilisent des calculettes sur lesquelles vous n’avez qu’à taper le montant que vous acceptez de payer ; certaines, même, parlent français !!! Bon… juste assez pour connaître : « c’est très joli », « beaucoup de couleurs », « toutes les tailles » et bien entendu les nombres, pour annoncer les prix. Mais quand même… plusieurs ont été sensibles à mon effort pourparler mandarin. L’une d’entre elles m’a même demandé si j’habitais en Chine ; quand je lui ai dit que je venais de Nanjing, ville dont elle a ajouté qu’elle était originaire, elle a pris un air rempli de nostalgie du pays natal et nous a fait un prix canon !!!
Le soir, repas à l’hôtel. Puis , entre femmes, nous avons refait le monde… en paroles tout au moins !
Le troisième jour, mercredi, que nous espérions aussi fructueux que la veille, s'est vu réduit à pas grand chose : en raison du défilé célébrant le 60ème anniversaire de la création de la Chine Nouvelle, "on" nous avait prié de changer d'hôtel, théoriquement pour être plus près de l'aéroport. Effectivement, notre hôtel étant situé sur le passage du défilé, les chambres donnant sur la rue avaient été rendues indisponibles et toute circulation avait été interdite dans le centre de Pékin. Comme il fallait bien aller jusqu'à l'aéroport, nous avons déménagé vers un hôtel à 5 mn de Capital Airport.
La responsable des Relations Internationales était donc venue nous chercher pour nous accompagner à cet hôtel. Mais avant, nous avons insisté pour faire encore un peu de shopping, histoire de ramener encore quelques cadeaux pour les amis et la famille. Elle a dû nous détester !!!
L'après-midi, longue séance de travail entre nous pour reprendre les conclusions des entretiens et rédiger le compte-rendu.
Le soir, nous avons mangé un "hot pot", un genre de fondue chinoise. Une grande soupière remplie de bouillon odorant sur un réchaud au centre de la table et la petite serveuse, restée debout à côté de notre table tout le long du repas, qui garnissait le bouillon des divers mets que nous avions commandés : légumes, viandes, poissons, ... C'était délicieux !
Et nous sommes reparties le lendemain pour rentrer en France.
voyage en train
C’est depuis… Pékin que j’écris ce dernier article sur l’Inde. En effet, je voulais encore vous parler des trains en Inde mais je n’avais pas eu assez de temps pour pouvoir raconter notre expédition pour rentrer à New Delhi. Les divers rendez-vous professionnels que nous y avons eus m’en ont empêchée, puis nous sommes rentrées en France. 2 jours de travail à Purpan, un petit samedi de lavage-repassage-ménage (les habituels mots en –age qui forment le week-end de nombreuses femmes…) pour pouvoir repartir en Chine dès le dimanche après-midi.
Donc… les trains en Inde.
Le taxi nous a déposées à la gare d’Agra, immense bâtiment délabré qui sentait encore la colonisation britannique. Dès ses abords, nous avons compris que nous étions arrivées. Dans tous les pays, je crois, les gares sont reconnaissables. Pas obligatoirement par l’architecture mais par la faune hétéroclite qui s’y presse, par le regard hagard des voyageurs fatalistes, par le commerce naturel qui s’y exerce. Agra n’échappe pas à cette règle. Avec, en plus, ce qui caractérise les gares des pays pas encore riches : des nuées de gens couchés par terre essayant de prendre du repos avant d’entreprendre un long voyage, des mendiants tendant une main sale et des hommes espérant se charger du poids des bagages des riches contre quelques miettes de fortune.
Après avoir trouvé le quai d’où partait notre rame, nous avons essayé de monter dans le wagon. Oui, mais… quel train ??? Pas de numéro de voiture, pas d’indication de destination… Nous avons remonté toute la longueur d’un train – et les trains indiens sont immenses-, parties dans un sens que nous estimions, à tout hasard, l’avant. De manière arbitraire, me direz-vous ! C’est vrai : comme nous avions un billet de 1ère classe, nous avons imaginé que les premières étaient à l’avant du train, comme dans le TGV… Grand bien nous a pris puisque nous avons trouvé nos prénoms sur un listing informatique simplement collé sur la porte du wagon (il faut dire que le nom de famille de Marie est à même de décourager le premier non-Belge qui se présente !!!).
Lors du départ, nous nous sommes aperçues que le train partait dans la direction opposée et qu’en fait, nous étions en queue de train… Mais peu importe, nous avions trouvé !
Enfin… oui et non : nous nous sommes installées dans un compartiment comportant 4 couchettes en skaï bleu marine. Marie s’est installée en hauteur et moi, juste au niveau bas.
Les voyageurs qui entraient dans le train et qui recherchaient une place, voyant que ce compartiment était occupé par des Occidentales, poursuivaient bravement leur chemin. Pourtant, après le départ, un homme a osé s’asseoir auprès de nous (mais peut-être n’avait-il pas vu que nous étions « blanches », engoncées dans nos écharpes pour ne pas poser notre visage directement sur une couchette modérément hygiénique…). Il s’est assis, donc, en tailleur et a sorti quelques feuillets pliés du fond de sa poche, les a consciencieusement défroissés et a commencé à psalmodier en se balançant d’avant en arrière. Un air d’une petite vingtaine de notes, répété à l’infini… Au début, je l’ai observé à travers mes paupières mi-closes. Pendant quelques instants, je me suis posé l’éternelle question de la justification de la foi religieuse mais après quelques minutes… je ne me souviens plus de rien : sa rengaine perpétuelle avait eu un effet parfaitement soporifique sur moi !
Nous avons été réveillées sans ménagement par le contrôleur : nous n’étions pas dans le bon compartiment. Nous avons donc dû déménager, pleines de sommeil, jusqu’au compartiment suivant, qui avait un confort théoriquement plus abouti (couchettes en tissu !!!). Et rendormies presque aussitôt !
J’ai probablement dormi encore une heure puis j’ai regardé défiler le paysage à travers la vitre sale (que vous pouvez deviner par la couleur jaunâtre des photos).
Lorsque nous sommes parvenues dans la banlieue de New Delhi (attention, derrière « banlieue », vous pouvez mettre tout autre chose que dans les nôtres…), il y avait une telle pauvreté qu’elle était parfois difficile à regarder : des gens dormaient à même le sol le long de la voie, avoisinant d’autres en train de faire leurs besoins derrière une maigre touffe de végétation, des hommes erraient sur les voies, à la recherche de je ne sais quoi... Des kilomètres de bidonvilles abritaient des familles entières, dont les enfants regardaient passer ce train les yeux emplis d’une vieille lassitude. C’était poignant et pour tout vous dire, je me suis mise à pleurer silencieusement devant tant de misère.
Bref ! Notre voyage s’est terminé dans un décalage propre au voyage, et je dois dire que c’est l’une des choses qui me passionnent dans le voyage : rendez-vous à l’ambassade de France, dans un magnifique immeuble datant lui aussi du temps des colonies. Gardes vous gratifiant d’un salut militaire au passage de la barrière d’entrée, des bureaux ressemblant à ceux de n'importe quelle administration française, des magazines français (en attendant d’être reçues, j’ai lu dans le futile Gala l’enviable sort de Sophie Marceau…).
Après notre rendez-vous de l’après-midi –particulièrement instructif et fructueux, nous avons voulu aller dans un centre commercial pour faire quelques dernières emplettes. L’un des employés de bureau parlant parfaitement français, un immense sikh au turban noir et à la moustache pointue, nous a gentiment orientées vers un mall à l’américaine où nous avons trouvé tous les magasins que nous ne souhaitions pas voir : Celio, l’Occitane (un comble !!!), Zara, etc…
Encore un dernier rendez-vous professionnel avant le départ à minuit passé. Notre interlocutrice avait choisi pour nous un restaurant… indien, ce qui paraît assez normal ! Mais pour être tout à fait honnête, après 10 jours de régime indien, nos estomacs, et tout spécialement le mien, réclamaient pitié. Ces épices, pour délicieuses qu’elles soient, avaient dû brûler tout l’intérieur du dedans de moi-même et je n’aspirais plus qu’à manger une assiette de pâtes au beurre !!! Un restaurant japonais et ses sushis ont représenté pour nous une alternative salutaire. Le retour vers la France s’est ensuite effectué sans encombre.
Donc… les trains en Inde.
Le taxi nous a déposées à la gare d’Agra, immense bâtiment délabré qui sentait encore la colonisation britannique. Dès ses abords, nous avons compris que nous étions arrivées. Dans tous les pays, je crois, les gares sont reconnaissables. Pas obligatoirement par l’architecture mais par la faune hétéroclite qui s’y presse, par le regard hagard des voyageurs fatalistes, par le commerce naturel qui s’y exerce. Agra n’échappe pas à cette règle. Avec, en plus, ce qui caractérise les gares des pays pas encore riches : des nuées de gens couchés par terre essayant de prendre du repos avant d’entreprendre un long voyage, des mendiants tendant une main sale et des hommes espérant se charger du poids des bagages des riches contre quelques miettes de fortune.
Après avoir trouvé le quai d’où partait notre rame, nous avons essayé de monter dans le wagon. Oui, mais… quel train ??? Pas de numéro de voiture, pas d’indication de destination… Nous avons remonté toute la longueur d’un train – et les trains indiens sont immenses-, parties dans un sens que nous estimions, à tout hasard, l’avant. De manière arbitraire, me direz-vous ! C’est vrai : comme nous avions un billet de 1ère classe, nous avons imaginé que les premières étaient à l’avant du train, comme dans le TGV… Grand bien nous a pris puisque nous avons trouvé nos prénoms sur un listing informatique simplement collé sur la porte du wagon (il faut dire que le nom de famille de Marie est à même de décourager le premier non-Belge qui se présente !!!).
Lors du départ, nous nous sommes aperçues que le train partait dans la direction opposée et qu’en fait, nous étions en queue de train… Mais peu importe, nous avions trouvé !
Enfin… oui et non : nous nous sommes installées dans un compartiment comportant 4 couchettes en skaï bleu marine. Marie s’est installée en hauteur et moi, juste au niveau bas.
Les voyageurs qui entraient dans le train et qui recherchaient une place, voyant que ce compartiment était occupé par des Occidentales, poursuivaient bravement leur chemin. Pourtant, après le départ, un homme a osé s’asseoir auprès de nous (mais peut-être n’avait-il pas vu que nous étions « blanches », engoncées dans nos écharpes pour ne pas poser notre visage directement sur une couchette modérément hygiénique…). Il s’est assis, donc, en tailleur et a sorti quelques feuillets pliés du fond de sa poche, les a consciencieusement défroissés et a commencé à psalmodier en se balançant d’avant en arrière. Un air d’une petite vingtaine de notes, répété à l’infini… Au début, je l’ai observé à travers mes paupières mi-closes. Pendant quelques instants, je me suis posé l’éternelle question de la justification de la foi religieuse mais après quelques minutes… je ne me souviens plus de rien : sa rengaine perpétuelle avait eu un effet parfaitement soporifique sur moi !
Nous avons été réveillées sans ménagement par le contrôleur : nous n’étions pas dans le bon compartiment. Nous avons donc dû déménager, pleines de sommeil, jusqu’au compartiment suivant, qui avait un confort théoriquement plus abouti (couchettes en tissu !!!). Et rendormies presque aussitôt !
J’ai probablement dormi encore une heure puis j’ai regardé défiler le paysage à travers la vitre sale (que vous pouvez deviner par la couleur jaunâtre des photos).
Lorsque nous sommes parvenues dans la banlieue de New Delhi (attention, derrière « banlieue », vous pouvez mettre tout autre chose que dans les nôtres…), il y avait une telle pauvreté qu’elle était parfois difficile à regarder : des gens dormaient à même le sol le long de la voie, avoisinant d’autres en train de faire leurs besoins derrière une maigre touffe de végétation, des hommes erraient sur les voies, à la recherche de je ne sais quoi... Des kilomètres de bidonvilles abritaient des familles entières, dont les enfants regardaient passer ce train les yeux emplis d’une vieille lassitude. C’était poignant et pour tout vous dire, je me suis mise à pleurer silencieusement devant tant de misère.
Bref ! Notre voyage s’est terminé dans un décalage propre au voyage, et je dois dire que c’est l’une des choses qui me passionnent dans le voyage : rendez-vous à l’ambassade de France, dans un magnifique immeuble datant lui aussi du temps des colonies. Gardes vous gratifiant d’un salut militaire au passage de la barrière d’entrée, des bureaux ressemblant à ceux de n'importe quelle administration française, des magazines français (en attendant d’être reçues, j’ai lu dans le futile Gala l’enviable sort de Sophie Marceau…).
Après notre rendez-vous de l’après-midi –particulièrement instructif et fructueux, nous avons voulu aller dans un centre commercial pour faire quelques dernières emplettes. L’un des employés de bureau parlant parfaitement français, un immense sikh au turban noir et à la moustache pointue, nous a gentiment orientées vers un mall à l’américaine où nous avons trouvé tous les magasins que nous ne souhaitions pas voir : Celio, l’Occitane (un comble !!!), Zara, etc…
Encore un dernier rendez-vous professionnel avant le départ à minuit passé. Notre interlocutrice avait choisi pour nous un restaurant… indien, ce qui paraît assez normal ! Mais pour être tout à fait honnête, après 10 jours de régime indien, nos estomacs, et tout spécialement le mien, réclamaient pitié. Ces épices, pour délicieuses qu’elles soient, avaient dû brûler tout l’intérieur du dedans de moi-même et je n’aspirais plus qu’à manger une assiette de pâtes au beurre !!! Un restaurant japonais et ses sushis ont représenté pour nous une alternative salutaire. Le retour vers la France s’est ensuite effectué sans encombre.
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