samedi 3 octobre 2009

Chine

Dans le précédent article, j'ai écrit que j'avais rédigé le texte sur les trains indiens en Chine. C'est vrai... le décalage horaire laisse beaucoup de temps à des heures incongrues. Mais je n'avais pas pu le mettre en ligne à ce moment-là. En effet, la célébration du 60ème anniversaire de la naissance de la Chine Nouvelle battait son plein... et beaucoup de sites web n'étaient momentanément pas accessibles.
C'est donc alors que je suis rentrée depuis 3 jours et installée confortablement dans mon salon, à Toulouse, que je publie ces 2 derniers articles.



Et nous revoilà parties ! Cette fois-ci, nous sommes 3. Marie, comme d’habitude, Djamila, la responsable de notre département Agriculture et Agroalimentaire, et moi.
Nous nous sommes retrouvées à l’aéroport et avons fait dans l’ensemble un bon voyage. R.A.S.

Arrivée à Beijing. A la première goulée d’air, je reconnais l’air chinois. C’est un peu bête de dire ça, mais je vous jure que c’est vrai. J’ADORE ce pays !!! Je ne sais pas si cet amour est dû aux 5 merveilleuses années que j’y ai passées ou si c’est le fruit d’un sentiment plus raisonné mais le fait est !

A l’arrivée à Pékin, nous sommes allées déposer nos valises à l’hôtel et nous reposer un petit moment puis le travail a immédiatement commencé : rendez-vous avec l’interprète français-mandarin (l’un de nos interlocuteurs principaux ne parle pas anglais…), trajet en taxi jusqu’à l’université (environ 1h) et première réunion «officielle ».

Que de circonvolutions pour arriver à dire une chose bien simple. Chinese way !!!Nous sommes immergées dans cette culture chinoise du paraître, à la fois calme, positif, amical et tourné vers l’avenir. De beaux discours sur l’amitié franco-chinoise fusent ; des courbettes, des cartes de visite et des cadeaux sont échangés cérémonieusement.



La réalité est un peu différente. Un exemple : pour expliquer qu’aucune action ne soit immédiatement entreprise, on invoque la démocratie chinoise, en conséquence de laquelle toutes les décisions doivent être prises de manière collégiale. Là… je doute un peu : il faut plutôt référer de toute chose en haut lieu.

Bref : Marie et Djamila jouent parfaitement le jeu en sacrifiant aux formules consacrées, remerciements, espoirs de collaborations futures et fructueuses, et tout et tout ! Nous ressortons de cette réunion avec l’impression que nous avons fait 9000km un peu pour rien. Marie a pourtant obtenu de haute lutte une nouvelle réunion pour le lendemain, en comité plus restreint. Nous avons ensuite visité le campus de l'université. Entre certains arbres est tenue une fine cordelette rouge à laquelle sont accrochés de petits papiers, rouges aussi bien sûr, où chacun a noté ses voeux les plus chers.





Effectivement, mardi, nouvelle réunion avec seulement 2 interlocuteurs + nous 3. En 2 heures, plus d’avancées auront lieu qu’en plusieurs mois. Enfin, non, ce n’est pas vrai : ces 2h n’ont pu avoir lieu que grâce à la ténacité de Marie qui depuis 3 ans, régulièrement, relance le mouvement. D’ailleurs, les Chinois nous l’ont clairement fait comprendre d’entrée en citant je ne sais plus quel proverbe : il faudra être patient !!! Pour preuve, leur collaboration avec une université anglaise vient de débuter, après 8 ans de négociations.
Cette fois-ci, donc, nous sortons avec des éléments concrets, des actions à mettre sur pied très rapidement. Une partie se traduit très directement : il faudra que je revienne à Beijing dans un mois. Youppie !!! Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai, vous vous en doutez !!!

Je ne vous raconte pas les 2 repas pris avec nos hôtes chinois, j’ai déjà fait ça en mars dernier, n’est-ce pas ? Je vous dirai juste que nous nous sommes régalées ! Djamila a rapidement renoncé aux baguettes mais Marie et moi avons courageusement fait face au tofu archi-mou, au poisson bien cuit (avez-vous déjà essayé de manger du poisson non découpé, recouvert de sauce bien glissante avec des baguettes et posé bien à plat sur une grande assiette ?) et aux tiao ze (sorte de gros ravioli à la viande à choisir d’avaler en une seule bouchée au risque de mourir étouffé ou alors à manger en plusieurs fois au risque de le recevoir au mieux sur la nappe et au pire sur les genoux…). Bon, je dis ça, mais j’adore les tiao ze !!!

Une visite au Centre Culturel Français. Nous passerons sous silence l'absence totale d'intérêt de la démarche… puis, beaucoup plus intéressant : un moment de shopping dans une espèce de centre commercial comme il n’en existe pas en France. Yashow : 5 étages de minuscules échoppes de 6 ou 8 m² au plus, collées les unes contre les autres, dans des allées minuscules où tout le monde se bouscule. Le tout peuplé de Chinois-vendeurs qui font de leur mieux pour pratiquer des prix prohibitifs et de touristes-acheteurs qui font tout leur possible pour négocier au meilleur prix. Nous n’avons pas dérogé à la règle ! J’avais très envie de marchander en mandarin, mais les petites vendeuses ont un peu gâché mon plaisir : la plupart parlent anglais et utilisent des calculettes sur lesquelles vous n’avez qu’à taper le montant que vous acceptez de payer ; certaines, même, parlent français !!! Bon… juste assez pour connaître : « c’est très joli », « beaucoup de couleurs », « toutes les tailles » et bien entendu les nombres, pour annoncer les prix. Mais quand même… plusieurs ont été sensibles à mon effort pourparler mandarin. L’une d’entre elles m’a même demandé si j’habitais en Chine ; quand je lui ai dit que je venais de Nanjing, ville dont elle a ajouté qu’elle était originaire, elle a pris un air rempli de nostalgie du pays natal et nous a fait un prix canon !!!
Le soir, repas à l’hôtel. Puis , entre femmes, nous avons refait le monde… en paroles tout au moins !

Le troisième jour, mercredi, que nous espérions aussi fructueux que la veille, s'est vu réduit à pas grand chose : en raison du défilé célébrant le 60ème anniversaire de la création de la Chine Nouvelle, "on" nous avait prié de changer d'hôtel, théoriquement pour être plus près de l'aéroport. Effectivement, notre hôtel étant situé sur le passage du défilé, les chambres donnant sur la rue avaient été rendues indisponibles et toute circulation avait été interdite dans le centre de Pékin. Comme il fallait bien aller jusqu'à l'aéroport, nous avons déménagé vers un hôtel à 5 mn de Capital Airport.
La responsable des Relations Internationales était donc venue nous chercher pour nous accompagner à cet hôtel. Mais avant, nous avons insisté pour faire encore un peu de shopping, histoire de ramener encore quelques cadeaux pour les amis et la famille. Elle a dû nous détester !!!

L'après-midi, longue séance de travail entre nous pour reprendre les conclusions des entretiens et rédiger le compte-rendu.

Le soir, nous avons mangé un "hot pot", un genre de fondue chinoise. Une grande soupière remplie de bouillon odorant sur un réchaud au centre de la table et la petite serveuse, restée debout à côté de notre table tout le long du repas, qui garnissait le bouillon des divers mets que nous avions commandés : légumes, viandes, poissons, ... C'était délicieux !



Et nous sommes reparties le lendemain pour rentrer en France.

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