lundi 21 septembre 2009
Balade en ville
Bon, c’est moi qui l’ai choisi, cet hôtel ! La chambre y est moins chère que dans un hôtel 2 étoiles à Paris où la salle de bains ne sera même pas propre ! Ici, le lit fait 2m de large et invite à la paresse, les draps sont immaculés, il y a des fruits à disposition dans une corbeille, la piscine et son bleu turquoise vous appellent en permanence. Le buffet à volonté est recouvert de mets recherchés et coûte moins cher que celui de la caféteria de votre supermarché !
Mais n’empêche ! J’ai trouvé des gens très accueillants et très souriants. C’est vrai, l’eau sale coule dans les rigoles, mais les rues sont propres, les maisonnettes sont peintes de couleurs vives et joyeuses. Attention, je ne dis pas qu’il doit faire bon vivre là ! Il est certain que nous autres, « populations privilégiées », ne pourrions pas vivre ainsi. Mais en tout cas, les gens qui habitent là sont pleins de dignité et vous regardent droit dans les yeux.
J’ai marché le long de la route et des enfants m’ont accompagnée longtemps en attendant que je leur donne de l’argent. Mais ils n’étaient pas du tout agressifs. Je les ai même pris en photo (à leur demande).
Rémi m’a dit qu’en lisant les différents articles de ce voyage, il avait l’impression que je trouvais que l’Inde ressemblait à la Chine mais en mieux. Si c’est ce qui transparaît, il faut que je corrige.
Je n’ai de l’Inde qu’un regard extérieur : celui d’une personne qui passe 10 jours dans ce pays. Bien sûr, ce n’est pas un point de vue de touriste. Nous avons joué ce rôle ce dimanche, mais le reste du temps, nous avons rencontré et travaillé avec des Indiens ; ce qui apprend beaucoup sur une culture. Mais pour moi, la différence avec la Chine, c’est que j’y ai passé 5 ans. Il serait prétentieux de dire que je connais la culture chinoise, mais disons qu’elle m’est plus familière.
Alors, oui, l’Inde a pour moi l’attrait de la nouveauté. Et puis, il me semble, j’espère avec objectivité, qu’il y a beaucoup plus de couleurs ici. Les gens semblent plus gais. Il y a quelque chose d’une tristesse permanente dans les yeux des Chinois. Mais la Chine reste mon pays d’adoption.
Bon, allez, assez de sérieux ! Vous vous souvenez que ma première impression était justement l’absence de couleurs, le premier soir, à l’aéroport ? J’ai compris pourquoi : nous étions arrivées tard dans la soirée et le soir, il n’y a pas de femmes dehors. Or, les hommes s’habillent en blanc ; ce sont les femmes qui portent les couleurs. Je n’avais pas remarqué ce détail, à ce moment-là!
dimanche 20 septembre 2009
Les moyens de transport en Inde
Pour nous, ça a commencé par l’avion. Celui-là a le bout de ses ailes qui font déjà penser aux babouches recourbées que portent la plupart des portiers des grands hôtels, souvent déguisés en soldat des temps anciens.
La fameuse voiture TATA. Il y en a partout ! Je trouve qu’elle ressemblerait assez à une Punto.
Les camions sont magnifiquement décorés. A l’arrière et à l’avant. A l’arrière, il y a quasiment toujours écrit « sound horn » ou « blow horn », ce qui signifie « klaxonnez (quand vous dépassez) ». Et chacun suit à la lettre ce conseil ! Il y a un raffut dans les rues et même sur les routes de campagne. Pour aller à Agra, nous avons pu nous apercevoir du type de conduite. En fait, personne ne connaît la ligne droite et encore moins le file de gauche (conduite à gauche, à l’anglaise). Chacun, du 2-roues au plus énorme camion, circule au beau milieu de la chaussée et daignera (peut-être) se pousser un tout petit peu si vous faites fonctionner votre klaxon plus de 10 fois d’affilée.
L’Embassador : reliquat de l’ère coloniale. Ces voitures sont les taxis. Il y en a beaucoup ! Toutes blanches ou noires. De vrais tanks ! Mais évidemment, un confort sommaire : pas de ceinture de sécurité, pas de climatisation…
Un taxi tricycle motorisé. En Thaïlande, on appelle ça un tuk-tuk. Ici, c’est une « auto ». Une expérience à vivre !!! Vous êtes en prise directe avec la réalité ! En général, ils sont prévus pour 2 personnes + le chauffeur, et parfois 4 personnes. Mais vous pourrez parfois en voir certains avec 10 u 12 personnes accrochés comme des raisins sur une grappe ! Sur la photo suivante, je n’ai pas réussi à compter combien ils étaient mais… beaucoup !!!
Les rickshaws. Les pousse-pousse, quoi. Il y en a beaucoup mais nous n’avons pas osé en prendre. En tant qu’Occidentale, je me sens très partagée à ce propos : parce que vous êtes « riche », un homme va peiner et suer pour vous transporter pour tout juste quelques centimes. D’un autre côté, c’est son seul moyen de survie, il faut donc, si l’on veut l’aider, aller dans ce sens…
Il y a aussi l’attelage, avec des vaches ou des chevaux.
La plupart des vaches, ce n’est pas seulement un cliché, se promènent en toute liberté dans les rues. Elles sont sur le bord des routes, y compris sur les 2x2 voies qui font office d’autoroute. Vu la vitesse des voitures-camions-2 roues, on se demande comment il n’y a pas davantage de vaches écrasées ! J’imagine qu’elles sont habituées et savent choisir quand traverser …
Jour 7, Agra
Puis nous avons pris un autre taxi que nous avions réservé pour nous conduire à Agra, la ville du Taj Mahal. En fait, il nous a quand même fallu 6 heures pour y aller.
Donc, nous sommes arrivées vers 19h. Petit dîner au restaurant de l’hôtel, puis séance de travail avec Marie jusqu’à 23h30.
Aujourd’hui (dimanche) est notre seul vrai jour de congé. C’est normal, c’est dimanche !!! Pourtant, ce matin, le réveil a sonné à 5h15 !!! Rendez-vous à l’accueil à 5h30 pour être à l’ouverture des portes du Taj Mahal. On nous avait dit qu’il fallait absolument y aller pour le lever du soleil et nous avons bien fait de suivre le conseil. C’était magnifique !
Nous y avons passé la matinée et cet après-midi me donne l’occasion de reprendre mon blog, endommagé vendredi et délaissé samedi. Une bonne sieste et un moment au bord de la piscine avec un livre nous permettent aussi de nous reposer de cette semaine qui a été exténuante : lever quasiment tous les jours entre 5h et 6h30 et coucher après minuit.
Je ne vais donc pas m’étendre sur le sujet, les photos seront plus parlantes.
A 6h du matin, les hommes viennent se laver. Certains directement dans la rivière (pourtant, l'eau est d'une saleté repoussante), d'autres sous le petit abri blanc que vous voyez à droite. Il y a un point d'eau; ils se savonnent et se rincent à la pompe.
Jour 5, Hyderabad (bis)
Si par hasard, quelqu'un d'entre vous avait encore cet article dans son historique, je lui serais reconnaissante de bien vouloir me le transmettre.
Aujourd’hui (vendredi, donc), nouveau rendez-vous dans une nouvelle université. En fait, il s’agit d’une université privée, créée et gérée par des Jésuites il y a une centaine d'années, comme Purpan (euh... 90 ans !).
Le chauffeur est venu nous chercher à l’hôtel et nous a conduites sur le campus, un peu à l’extérieur de la ville de Secunderabad. En fait, Secunderabad touche Hyderabad, chacune des 2 villes étant simplement d’un côté ou de l’autre d’un grand lac.
Nous avons eu une réunion avec un groupe de professeurs dans une grande salle, genre conseil d'administration, qui devait être utilisée une fois l'an et qui fleurait bon... le grésil. Au milieu de la pièce, trônait un superbe bouquet de fleurs en tissu enfermé dans un papier plastique et fermé par un gros ruban de scotch marron, de manière à le protéger de la poussière. Il y en avait un autre derrière nous, vous pouvez le voir en arrière-plan sur la photo suivante.
Marie s’est battue comme un lion !!! Vous connaissez le sketch de Fernand Raynaud « Je voudrais un café et 2 croissants. – Désolé, Monsieur, nous n’avons plus de croissants. – Ce n’est pas grave, vous n’avez qu’à me donner un café avec 2 croissants… » ? Et bien... pareil !!! C’était impressionnant à voir, cette pugnacité, cette ténacité, alliées à ce calme olympien ! Moi, j’étais dans mes petits souliers et j’observais !!! Du grand art !!!
Bon, pour tout dire, à la fin, j’avais un peu de mal à réfréner une franche envie de rigoler… J’ai aussi eu du mal à me retenir quand le Père Principal a renversé son café sur sa magnifique soutane d’un blanc immaculé…
Nous sommes ensuite rentrées à l'hôtel pour nous reposer un petit moment : 30 mn de récréation au bord de la piscine et c'était reparti : nous avons retrouvé 2 enseignants de l'université qui nous ont accompagnées pour faire un tour en ville. Puis nous avons dîné avec eux et sommes rentrées encore une fois bien tard ! Le restaurant était décoré comme un train de luxe, genre l'Orient Express, et nous avons goûté de délicieuses spécialités.
Petite anecdote : Marie a voulu essayer les petits "trucs" servis à l'apéritif. Il y en avait un du plus beau vert qui donnait vraiment envie, sauf qu'en quelques secondes, elle devenue... pivoine ! C'étaient des morceaux de piment !!!
jeudi 17 septembre 2009
Jour 4, Chennai (Madras)
De l’extérieur, le bâtiment est ancien, bâti en briques de terre rouge. Les fenêtres ressemblent à des moucharabiehs, on trouve ici un air vraiment indien qui était absent de Mysore.
Le dean nous a reçues derrière son grand bureau de ministre. Mais de ministre, il n’avait que l’immense bureau recouvert de papiers et 3 téléphones de couleurs différentes. Il a écouté Marie d’un air sévère en dodelinant de la tête.
Il faut que je m’arrête ici sur un élément que l’on croit toujours universel parce qu’évident, mais il n’en est rien : dire oui et non. A plusieurs reprises dans les 2 jours précédents, j’ai pu remarquer que lors d’une conversation où la logique voudrait que l’interlocuteur réponde oui, celui-ci remue la tête de droite à gauche. Ce qui pour nous, Occidentaux, signifie clairement « non ». Mais ce mouvement-là était accompagné d’une espèce de dodelinement qui du coup, signifiait oui ! CQFD : un Indien qui remue la tête en dessinant des 8 avec son menton semble dire non mais dit OUI !!! Euh... pendant la discussion, c’est un peu déroutant.
Revenons à notre visite : notre monsieur n’a pas eu l’air très convaincu par notre prestation mais il nous a confiées à un autre monsieur (je vous fais grâce des noms imprononçables et « inécrivables ») qui nous a fait visiter la clinique vétérinaire.
Pendant un moment, j’ai eu peur ! Ceux qui me connaissent bien savent mon aversion pour les animaux. Alors devoir s'extaiser devant des malades, des blessés, des difformes, … j’ai imaginé le pire. Par une chance incroyable, c’était l’heure du déjeuner et la clinique était fermée. Nous avons juste pu voir les installations vides. Tant mieux ! Je me suis quand même efforcée de ne pas regarder les photos, à vertu éducative bien sûr, accrochées au mur et présentant aux étudiants toutes sortes de malformations animales. Beurk !!!
Petit clin d'oeil à Patricia :
Nous sommes ensuite allées mangées dans à la cantique réservée au personnel. Belle expérience sensorielle ! Une grande assiette blanche sur laquelle on pose un chapati, genre de galette très plate, dans un coin et on ajoute pêle-mêle un peu de chaque plat : du poulet, du riz cuisiné, des oignons, du yaourt nature, du chou, etc… Le tout passablement épicé : de quoi mettre le feu à nos pauvres papilles agonisantes. A la fin de notre assiette, Marie et moi avions les yeux larmoyants et le nez reniflant !!!
Le clou du repas fut le dessert : une toute petite banane, absolument délicieuse, une boule de glace à la vanille et au caramel et une feuille de bétel pliée dans un petit sachet en plastique.
Souverain pour la digestion, paraît-il. J’ai reniflé l’odeur et j’ai déjà cru défaillir une première fois. Une odeur de médicament d’un autre âge… J’ai goûté et là… j’ai délicatement mais fermement recraché la moindre parcelle de ce truc infâme !!! Un goût indicible à la fois amer, âcre, sucré ; une sensation surprenante et efficace pour vous en dégoûter pour le restant de votre vie. Re-beurk !! Mais au moins, ça a amusé notre hôte qui devait s'y attendre un peu. Marie a été plus stoïque que moi et a poussé la perfection jusqu'à manger au moins la moitié de ce mets formidable.
L'après-midi, nous avons eu une grande réunion avec des professeurs et reponsables de cette université. Nous espérions pouvoir ensuite profiter de 2 ou 3 heures de shopping mais le temps que le taxi arrive et nous ramène à travers les rues encombrées (je vous jure, c'est un euphémisme !!!), nous avons préféré profiter du bar et de la piscine sur le toit de l'hôtel. En plus, ce trajet retour dans ce taxi-van nous avait secouées comme des pruniers au moment de la récolte !!! Alors... après l'effort, le réconfort !!!
Pour finir, nous sommes retournés à l'aéroport pour prendre l'avion qui nous amenait à Hyderabad. RAS, si ce n'est... avant de passer les portiques de sécurité, il y avait une liste des objets catégoriquement interdits en cabine. Nous avons été enchantées de savoir que les épées (par chance, j'avais laissé la mienne à la maison...), les bombes, les grenades à main, les explosifs, les fusils, les revolvers, les rasoirs, les couteaux, les marteaux et les armes-jouets étaient concernés !
mercredi 16 septembre 2009
Jour 3, Mysore
Le bâtiment adinistratif de l'université de Mysore en arrière-plan :