vendredi 20 mars 2009

Hot pot

Hier soir, je suis allée manger au restaurant avec mon amie Helen. Helen, voilà 3 ans que je la connais. Au début, elle était étudiante dans l’une de mes classes de l’Alliance Française. Puis nous sommes devenues amies. Depuis, elle est déjà venue plusieurs fois en France, chez moi ou chez mon frère Pierre.

Donc, hier soir, nous avons rejoint son mari, David, et 3 couples d'amis à eux pour aller manger un hot pot. On pourrait comparer ce plat à une fondue : une grande table avec un trou au centre qui est occupé par une source de chaleur (gaz, ou vitrocéramique dans les restaurants les plus modernes). On y pose une sorte de grande soupière partagée en 2 : dans l’une des parties, il y a un bouillon « normal », dans l’autre un bouillon nettement plus épicé (au curry).
Vous avez une feuille avec une longue liste de plats et vous cochez toutes les cases que vous voulez. Le serveur va vous apporter ce que vous avez commandé, tout en même temps, la seule limitation étant la place sur la table. Chacun a 2 paires de baguettes : l’une, noire, pour saisir les aliments, les mettre dans le hot pot ; l’autre, blanche, pour les manger.




Vous prenez au préalable le soin de préparer votre sauce. David l’a fait pour moi : quelques rondelles de piment rouge, de la pulpe d’ail frais, de l’ail frit, de l’échalote et de l'oignon de printemps (chez nous, on dirait de la cébette...), et vous recouvrez le tout d’une bonne quantité de sauce soja (attention, ça déménage !!!). Quand David m'a demandé si ça me convenait, je lui ai dit que ça allait puisque je n'avais personne à embrasser... mais je ne suis pas sûre qu'il ait compris mon humour... il m'a regardé d'un drôle d'oeil !
Vous prenez donc ce qui vous fait envie et le jetez (ou le maintenez, si vous préférez une cuisson rapide) dans le bouillon. Ensuite, vous le ramenez jusqu'à votre assiette en essayant de limiter les dégâts causés par le bouillon qui dégouline. Au bout de quelques allées et venues, certains ont dessiné de véritables routes entre le pot et leur assiette. Vous pouvez y deviner tout ce qu'ils ont mangé !
Quand votre morceau de viande (ou autre) est cuit, vous le trempez dans le bol de sauce et vous ingurgitez le tout. Si c’est trop gros, tant pis pour vous, vous mâchez pendant un quart d'heure ! De toute façon, il n’est pas possible de couper, il n’y a pas de couteau ; seulement des baguettes. Si vous êtes comme moi, prenez garde de ne pas croquer dans les rondelles de piment rouge. Moi, à chaque fois, ça me fait pleurer et perdre la voix…

Ce qui peut paraître déroutant pour les Français que nous sommes, c’est le mélange des saveurs. Vous passez de la viande au poisson ou aux légumes, faisant cuire simultanément une darne de poisson, de la laitue, des tripes, des champignons et une tranche de bœuf.

Voilà une liste des mets que nous avons pu manger :
- De très fines tranches de bœuf (un peu comme pour un carpaccio)
- De très fines tranches de poisson (je ne sais pas du tout quel poisson, mais c’était sous forme de darnes)
- Des huitres (énormes !)
- Des champignons
- Des ravioli aux crevettes
- Des fruits de mer. Personne n’a été capable de me dire quel fruit de mer. C’étaient de longues lanières blanches qui m’ont fait penser à de la seiche en plus croquant.
- Des clams
- Des légumes verts (toutes sortes de feuilles, du genre des épinards ou de minuscules cotes de blette), de la salade (type laitue)
- De la peau de poisson frite et salée (oui, oui, uniquement la peau !)
- Des morceaux de poulet (avec la tête sur l’assiette, dont j’avais l’impression qu’elle m’adressait personnellement un clin d’œil). A préciser que les morceaux sont toujours coupés perpendiculairement à l’os, ce qui signifie que vous avez systématiquement des morceaux d’os dans la bouche. Et qu’est-ce vous en faites, de l’os ? Vous le crachez délicatement sur la table (sans passage par la main), directement sur la nappe blanche, bien sûr !
- De l’anguille
- Des testicules de coq (certains croyaient qu’il s’agissait de rognons mais après vérification auprès du serveur, non, non, c’étaient bien des testicules (de coq et non pas de poule, comme on me l’a suggéré…)
- Des tripes d’oie
- Du tofu. C’est du soja ; c’est comme notre fromage : il y a un tofu différent pour tous les jours de l’année… Il y en avait en gros cubes, mou comme un flan (mais blanc) et il y avait aussi des espèces de feuilles froissées, plus résistantes.
- Des crevettes enfilées sur un bâtonnet. Pour l’anecdote, même empalées, elles étaient encore vivantes et gesticulaient de toutes leurs petites pattes. Dans ma tête, je les entendais hurler… Brrr, j’ai trouvé ça un peu cruel et j’ai eu un peu de mal à avaler celle qu’on m’a collée d’office dans le bol, une fois cuite.
- Des boulettes de viande et de poisson
- Des galettes de poisson mélangées à de gros grains de maïs.
- Des tripes de bœuf
et j'en oublie certainement...




Vous le voyez, le poulet qui me fait de l'oeil ?


De la peau de poisson

Et avec ça, qu’est-ce que vous boirez, ma p’tite dame ? Et bien… une bière pour les messieurs et pour les dames, devinez quoi : du jus de canne à sucre aromatisé avec des morceaux de carottes, si si !
Exceptionnellement, comme il y avait une Française à la table, ils ont commandé une bouteille de vin blanc… du Chili. Plutôt pas mauvais. Un peu sec pour mon goût, peut-être. De toute façon, il n’y avait pas le choix, c’était le seul vin blanc proposé dans ce restaurant.


Je suis partie avant la fin car j'avais rendez-vous avec Guillemette pour rentrer à Mui Wo mais je peux vous affirmer que la table était un vrai champ de bataille, jonchée d'os et de divers débris recrachés, de lignes droites de bouillon au curry (c'est du plus beau jaune !!!) et de bols de différents diamètres.
C'était délicieux ! Mais... je dois bien avouer que je n'ai pas tout goûté (les testicules de coq, par exemple...) !

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