Nous avons ensuite déjeuné, puis Guillemette avait quelques copies à corriger et moi quelques lignes à écrire. En milieu d'après-midi, nous sommes allées nous faire faire ... un massage des pieds. C'est tellement bon ! D'abord, on vous fait tremper les pieds dans une bassine avec de l'eau parfumée puis une jeune et jolie Thaïlandaise s'assoit à vos pieds, c'est le cas de le dire, et vous les masse pendant une heure. Ceci dit, ne pensez pas que ce soit uniquement du plaisir. Il y a des endroits où ça fait vraiment mal ! Mais le résultat est particulièrement agréable : vous vous sentez relaxé, détendu... zen, quoi (euh... sauf que le zen, c'est japonais...) !
Le soir, nous sommes allées retrouver le mari de Guillemette, Jeff, pour dîner au restaurant. Il faut tout de même préciser qu'ils sont mariés depuis 6 jours exactement. Il y avait aussi Linda, une de mes anciennes étudiantes, qui fait un échange linguistique avec Guillemette : elles se retrouvent régulièrement pour parler français pendant un moment puis cantonais (Guillemette ayant épousé un Hongkongais, elle a décidé d'apprendre à parler sa langue; de même, Jeff apprend le français).
Le restaurant où nous étions est l'un des plus anciens de HK et on y trouve une atmosphère toute spéciale. Pour celui qui vit depuis longtemps en Chine, ce n'est pas surprenant, mais pour les Français... c'est extraordinairement bondé et bruyant !!! Mais on y mange très bien.
Là, vous pouvez voir Jeff, en nouveau-petit-mari-gentil faire la vaisselle. C'est l'habitude, dans les restaurants chinois, de faire la vaisselle soi-même, pour être sûr du résultat : on vous apporte un grand bol et de l'eau bouillante (sinon, vous utilisez la théière) et vous rincez les baguettes, les cuillères et les bols dont vous allez vous servir. Il faut dire que parfois, on est content de pouvoir faire ça parce que la propreté laisse un peu à désirer. Pour l'anecdote, je vous dirai que lorsque nous sommes arrivés, le serveur était en train de dresser la table. Avec un serviette en papier utilisée par les précédents clients, il a vaguement frotté la table dont le dessus était en verre (et vous vous souvenez peut-être qu'il est d'usage de cracher sur la table ce qui n'est pas comestible) et a déposé les sets de table en papier (que vous pouvez voir sur la photo, plus bas). Je n'ai pas posé mes mains ni mes coudes sur la table de tout le repas...
Nous avons mangé de l'oie rôtie (vous pouvez voir la tête tranchée en deux, à droite sur la photo), des légumes verts et un mélange de racine de lotus (le truc blanc avec des trous comme du gruyère, sur la photo), de légumes variés et de sortes de noix caramélisées roulées dans des graines de sésame (ça m'a un peu fait penser au chouchou qu'on peut acheter à la foire ou sur la plage).
Tout était délicieux mais c'était tellement saoulant que j'étais vraiment épuisée lorsque nous sommes sortis.
Voilà une courte video pour que vous vous rendiez compte du nombre de décibels...
Je suis ensuite rentrée toute seule à Mui Wo car Guillemette et Jeff sont restés à HK où Jeff a encore son appartement. Après le bateau, j'ai récupéré mon vélo. Je suis allée faire le tour du village, probablement pour la dernière fois. Guillemette et Jeff vont prendre un appartement ensemble et quitter Mui Wo pour rester en ville. La prochaine fois que je reviendrai, rien ne sera plus pareil.
Il faisait bon et je pédalais doucement. Je respirais profondément pour essayer de graver en moi le parfum et le chant de ce lieu que j'ai tant aimé. Je suis d'abord passée le long de la plage; la mer sentait le sable humide et roulait de toutes petites vagues, chuchotant un léger murmure régulier. Je suis remontée par le vieux village; sous un auvent et dans une odeur de friture toute récente, un groupe de petits vieux jouaient bruyamment au mah-jong. Ils riaient et s'apostrophaient gaiement, et surtout, faisaient claquer leurs dominos comme il convient de le faire dans ce jeu. Un peu plus loin, à travers les fenêtres grandes ouvertes d'une minuscule bicoque, j'entendais un opéra cantonais; pour des oreilles non averties comme les nôtres, il semble que ce soit un concours pour savoir qui chantera le plus faux et avec la voix la plus nasillarde possible. Je suis ensuite sortie du village; là, des milliers de grenouilles m'ont accompagnée en coassant avec une vigueur étonnante dans une merveilleuse senteur de jasmin et d'air frais du soir.
J'espère très sincèrement que je vais arriver à m'attacher à Toulouse autant que je me suis prise d'amour pour Mui Wo et Hong-Kong.
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