samedi 28 mars 2009

Visite officielle à l'université d'agriculture de Xi'an

Impressionnant ! Impressionnant, il n'y a pas d'autre mot !
Marine et moi sommes arrivées à l'aéroport de Xi'an, un panneau avec nos noms respectifs indiquait la petite jeune fille et le chauffeur qui nous attendaient. Nous avons pris la route... 82 km sous la pluie avec un brouillard à couper au couteau. A l'arrivée, 11h30 du matin... déjeuner avec la jeune fille, Yang, dans un petit restaurant.
Puis nous allons visiter le musée de l'université. Une magnifique partie avec des insectes : papillons plus colorés les uns que les autres, scarabées, mouches et vers en tous genres ! Un paradis pour entomologiste !
C'est un tableau fait avec des ailes de papillon.
Une autre partie avec des animaux empaillés que personnellement, je n'ai pas aimée. Je déteste les animaux empaillés; ils ont quelque chose de profondément triste qui me déprime totalement ! A tout prendre, je préfèrerais encore qu'ils soient en plastique !
Et pour finir, un tour du campus "sud", en voiture pour cause de pluie, en attendant l'heure de la réunion avec le vice-président de l'université.
Et nous y voilà !

Nous entrons dans une grande pièce où d'énormes fauteuils en tapisserie rouge sont placés à côté les uns des autres sur tout le pourtour de la pièce. Une bonne dizaine de personnes nous attendent. Grandes effusions, serrements de mains, courbettes, échanges de cartes de visite. Etant la plus âgée (Marine doit avoir une bonne quinzaine d'années de moins que moi), les Chinois s'imaginent que c'est moi le chef de la délégation. On me fait donc asseoir à la droite du vice-président. Un gigantesque bouquet de fleurs nous sépare. Intérieurement, je défaille : comment faire pour me tenir confortablement alors que mon interlocuteur se trouve sur mon extrême gauche et en partie caché parmi les fleurs ??? En plus, j'essaie de trouver une position dans laquelle je n'aurai pas l'air ridicule : le fauteuil est si grand que mes pieds ne touchent pas le sol... Je dois avoir l'air d'une petite fille de 6 ans assise chez les grands...
On nous a adjoint un professeur chinois qui a vécu 25 ans en France. Evidemment, il parle très bien français; il fait un peu office d'interprète quand, parfois, la conversation passe en mandarin ou en français.
Les politesses fusent de part et d'autres; le vice-président nous présente son université et me demande d'en faire autant pour l'Ecole. Je commence et Marine poursuit avec dextérité. Bon, là, ils ont compris que ce n'était pas moi le chef, je pense...

Au bout d'une demi-heure, le VIP s'en va vaquer à d'autres occupations et les autres (les professeurs, les RI et nous) vont continuer à jouer dans une autre salle, une vraie salle de réunion avec tables, chaises, projecteurs. Mais avant cela, photo officielle dans le hall de l'immeuble, davant le panneau lumineux qui nous souhaite la bienvenue.
Ensuite donc, LA réunion ! Normalement, tout le monde est supposé parler en anglais. Mais les Chinois se mettent à parler bruyamment en chinois ("bruyamment en chinois", c'est un pléonasme...), et de notre côté, et nous échangeons en français. La réunion me semble un peu mal partie... Alors, étonnée moi-même de tant d'audace, je force ma voix par-dessus le brouhaha et demande à chacun de parler anglais. Et ça marche !!! Les choses se font ensuite plus "normalement"; surtout que le responsable principal des RI mène la réunion d'une manière très efficace, passant d'un point à un autre, résumant si nécessaire... Bref, très très intéressant travail de groupe !

Mais nous ne sommes pas encore au bout de nos surprises : la réunion finie, nous allons faire un autre tour du campus "nord" de l'université et c'est l'heure de dîner (il est 18 h!).
Le même restaurant qu'à midi mais un salon privé. Une grande table est dressée pour une dizaine de personnes avec nombre d'assiettes, bols, soucoupes, sous-tasses, verre à vin, à alcool, à jus de fruit et au centre du plateau tournant, un bouquet de fleurs en tissu de l'effet le plus kitsch possible. Cette fois-ci, Marine et moi sommes assises de chaque côté du vice-président. L'épreuve du maniement des baguettes est arrivée ! Pour ma part, je m'en sors plutôt bien (excusez-moi si j'ai l'air de me vanter, mais 5 ans en Chine, ça laisse des traces...); Marine, elle, a l'air un peu plus embarassée... tellement que le vice-président la nourrit lui-même.

Juste avant de finir, la soupe de nouilles : une soupe d'un rouge flamboyant (qui laisse présager de la quantité d'épices utilisée pour ce seul plat...) nous est servie dans de jolis bols blanc et or. La manoeuvre subsidiaire : il faut rajouter soi-même les nouilles qui se trouvent dans la soupière au centre de la table. Le vice-président commence et c'est absolument parfait. Marine poursuit; un petit coup de main et elle s'en sort impeccablement bien ! A mon tour... Ô catastrophe !!! Dans cette soupière, il doit y avoir 10 nouilles pour 10 personnes. Une pour chacun, soit ! Mais d'un mètre cinquante chacune !!! J'ai plutôt bien commencé mais vers la fin, je fais du surplace : je tire ma nouille, je tire ma nouille, je tire ma nouille... mais elle glisse sur les baguettes et j'en suis toujours au même point ! Une franche hilarité gagne l'assistance ! Mais je ne me démonte pas : j'entortille ma nouille sur mes baguettes et je tire d'un coup sec. La nouille se laisse enfin convaincre qu'elle ne gagnera pas et finit dans mon bol. Victoire ! J'obtiens même les félicitations de mon voisin de gauche pour mon ingéniosité !
Bref, le dîner se déroule on ne peut mieux, chacun essayant de séduire l'autre.

Le professeur chinois-français nous indique aussi qu'il est de coutume de se lever et d'aller trinquer avec une personne en particulier en portant un toast, et si possible, de faire cul-sec à chaque fois. Heureusement, la petite serveuse remplit à peine le fond du verre... Comme il convient, je porte mon toast avec le vice-président (avant de me lancer, j'ai répété ma phrase dans ma tête, un peu bateau, disons-le, sur laquelle j'aimerais bien ne pas bafouiller...).

C'est enfin fini ! Tout ce petit monde nous raccompagne jusqu'au perron de l'immeuble et ce sont à nouveau de grands serrements de mains et grands serments : nous travaillerons ensemble et notre collaboration sera fructueuse et heureuse !

Encore une heure de route et nous nous retrouvons à l'hôtel pour goûter à un repos bien mérité. Enfin presque, parce qu'avant d'aller nous coucher, Marine et moi nous retrouvons dans sa chambre pour préparer notre compte-rendu, tant que nous sommes dans le bain.





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