Je suis déjà allée à 2 reprises aux USA (Philadelphie et Floride) et aussi 2 fois au Québec. Comme c'est sur la côte est, je n'ai jamais survolé l'Amérique. C'est donc ma première fois. Dans l'avion, je suis assise à côté d'un hublot et nous voyageons de jour. J'ai profité des magnifiques paysages. Voilà ce que j'ai vu et que j'ai écrit sur le moment.
Sur des centaines de kilomètres carrés, des lignes droites se croisent, parfaitement perpendiculaires. Un gigantesque circuit imprimé. Un immense panneau de scrabble. Une grille de mots croisés géante... Seuls les lacs et les forêts apportent un peu de rondeur à cet univers. Le soleil fait étinceler la neige et laisse croire à la pureté, à la virginité de ce pays.
Une ligne courbe, enfin, dessine un rivage au milieu des terres. A partir de là, plus de cultures, plus de rues et de routes, plus de bâtiments. Juste un enchevêtrements de cellules qui forment des cristaux géants, incroyable vue au microscope d'un organisme vivant. De longues stries rayent ce paysage d'un blanc quasi immaculé. De temps à autre, apparaissent de longues taches noires, fissures dont on imagine qu'il s'agit d'eau. Peut-être toute cette surface est-elle un immense lac pris dans les glaces ? D'énormes blocs semblent avoir été découpés au cutter et dériver tranquillement. Des icebergs !
Une surface quadrillée géométriquement prend la place. Une nouvelle ville se présente avec ses lignes continues. Avec l'éloignement, la confirmation de la topographie du lieu se fait : c'était bien un immense lac.
Comment ne pas imaginer que les habitants de ce pays ressemblent à leurs paysages ? Les Américains, que l'on dit si pragmatiques, sont-ils influencés par ces lignes qui semblent tout classer, agencer, étiqueter ?
Un brouillard uniforme recouvre maintenant la terre. On ne peut plus que deviner le paysage qui reste pourtant inchangé : sans aucun relief, juste rayé par les routes et les champs. Une petite ville s'incruste de loin en loin dans les lignes, s'efforçant de ne pas briser cette géométrie parfaite.
Dans l'avion, un groupe de jeunes noirs s'agite et se fait bruyant. On les croirait sortis d'un clip video, hurlant leur rap et gesticulant en rythme. Ils portent les codes vestimentaires adéquats : des jeans démesurés qui tombent nonchalamment sur leurs baskets brillants, des casquettes de base-ball ou des bonnets de laine enfoncés jusqu'aux yeux, d'énormes chaînes en or pendent à leur cou et des cabochons de diamant ornent leur oreille. Presque une caricature !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire